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[Critique] THE FOREST

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] THE FOREST

Titre original : The Barrens

Note:

★
☆
☆
☆
☆

Origines : États-Unis/Canada
Réalisateur : Darren Lynn Bousman
Distribution : Stephen Moyer, Mia Kirshner, Erik Knudsen, Max Topplin, J. LaRose, Chantelle Chung, Allie McDonald, Demore Barnes…
Genre : Horreur/Épouvante
Date de sortie : 11 février 2013 (DTV)

Le Pitch :
Un père de famille décide d’emmener les siens faire du camping dans les Barrens, une région boisée du New Jersey. Des vacances qui vont vite tourner au cauchemar quand le Diable de Jersey s’invite à la fête…

La Critique :
La promo de The Forest met bien avant le fait que Darren Lynn Bousman a auparavant réalisé Saw 2, 3 et 4. Comme si il s’agissait d’autant d’actes glorieux, devant à tout prix justifier la ruade instantanée sur son nouveau long-métrage. Pourquoi ne pas plutôt valoriser Mother’s Day, seule réalisation valable du cinéaste en lieu et place de l’enfilade charcutière des suites de Saw ? Parce que Mother’s Day est passé complètement inaperçu bien sûr, contrairement à Saw… Bref, rien de nouveau au rayon boucherie de votre hyper-marché. La bidoche est débitée à la chaîne et au final, le plat dans lequel on nous la sert sent la merde et a un goût de chiotte. Tel est cas avec The Forest, dernier film donc, d’un type au nom prédestiné (Bousman…).

Darren Lynn Bousman illustre avec The Forest, l’idée du siècle : mélanger Shining et Evil Dead. Au premier il emprunte le père de famille qui devient barjot sous l’influence d’un esprit malveillant (de plus, le gamin s’appelle Danny), et au second le cadre forestier et les démons tapis dans l’ombre. À cette sauce pas du tout homogène, pleine de grumeaux dégueulasses, Bousman rajoute une louche de Blair Witch et arrose le tout d’une absence totale d’originalité propre à un direct-to-video torché avec la conviction d’un gars qui cherche juste à faire du fric.
The Forest est un bon vieux navet des familles, c’est un fait. Nous voici face à un film paresseux qui n’a même pas le courage d’aller au bout de ses idées foireuses. Tout le long du récit, on assiste à une succession de fausses alertes et de retards programmés, tout juste bons à ouvrir la voie à un dénouement téléphoné en forme de twist éventé. Le père, incarné il est vrai avec une conviction admirable (compte tenu du contexte) par un Stephen Moyer convaincant (un acteur issu de la série True Blood), est donc le pilier d’une histoire de fantômes et de démons. Le Diable est au centre des préoccupations et ici, il prend la forme d’une bestiole hybride, à mi-chemin entre le loup, le sanglier, le cheval et le dragon. Il peut voler et bouge de façon à ce que personne n’oublie que dessous, un pauvre type probablement sous-payé, tente par tous les moyens de ne pas mourir déshydraté.
Le monstre en question hante des bois squattés par des touristes envahissants et semble posséder d’une quelconque façon que ce soit le père de famille. Entre temps, sa femme et les deux enfants cherchent à se barrer de ce bourbier (comme on les comprend) et assistent à la longue déchéance de celui qui a insisté pour les amener en camping. Incapable de poser une tension digne de ce nom, le réalisateur multiplie les effets de manche et passe à côté du maigre potentiel d’un script famélique et poussif.

Peut-être trop habitué à emballer des Saw, où de toute façon, l’histoire se résume à dézinguer de la manière la plus sale possible de pauvres victimes dénuées d’épaisseur, Bousman est comme un con quand il s’agit de s’attaquer à autre chose. Dans ses bois, il semble au moins aussi paumé que ses personnages. Au point d’en oublier de ponctuer son métrage de scènes un poil fortes pour pimenter les choses. Car mis à part des animaux crevés, des images furtives censées expliquer le pourquoi du comment, et un ou deux meurtres hors champs, The Forest offre un spectacle bien peu palpitant.
Difficile d’y trouver alors des circonstances atténuantes. Hormis les acteurs, qui font donc un boulot convenable, rien à sauver dans cette purge intégrale, putassière et complètement incapable d’utiliser d’une manière convaincante ses illustres références. Écrasé par ses dernières, The Forest ne décolle jamais et finit aussi péniblement qu’il a commencé. En soi, une ballade qui tourne vite au cauchemar, mais pas du tout dans le sens voulu. Aussi inutile qu’ennuyeux.

@ Gilles Rolland

The-Forest-photo
Crédits photos : Seven 7


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