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Critique Ciné : Antiviral, Cronenberg de père en fils...

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Antiviral // De Brandon Cronenberg. Avec Caleb Landry Jones et Malcolm McDowell.


Dans un monde rongé par la science et l'idolâtrie, Brandon Cronenberg joint les deux sujets afin d'en faire quelque chose de détonant, de différent et surtout d'expérimental. Ce que j'ai beaucoup aimé avec Antiviral c'est que le réalisateur reprend un peu le même chemin que son père (David Cronenberg) dont j'admire énormément le travail (il fait parti de mes réalisateurs préférés) à ses débuts. Et c'est particulièrement bon à voir. Antiviral est une oeuvre étrange, austère (ce blanc omniprésent et fascinant) et surtout plutôt bien rythmé. Derrière un scénario assez palpitant, racontant une histoire à la fois critique et déconcertant. Au visionnage, la froideur des images est assez fascinante et offre une vision beaucoup plus détaillé de son scénario. En effet, l'histoire ne fait pas de digressions vers d'autres choses que son pitch de base. Cela permet donc de s'y impliquer totalement du début à la fin.
La communion des fans avec leurs idoles ne connait plus de limites.
Syd March est employé d’une clinique spécialisée dans la vente et l’injection de virus ayant infecté des célébrités. Mais il vend aussi ces échantillons, pour son propre compte, à de puissantes organisations criminelles. Sa méthode pour déjouer les contrôles de la clinique : s’injecter les virus à lui-même...
Mais ce procédé va s’avérer doublement dangereux : porteur du germe mortel ayant contaminé la star Hannah Geist, Syd devient une cible pour les collectionneurs...
Le personnage de Syd représente le fan de l'époque dans laquelle il vit. Celle d'une société rongée par les virus et la célébrité. La question que le film pose, jusqu'où seriez vous prêt afin de montrer votre amour pour votre idole ? trouve une réponse assez folle dans Antiviral. Car finalement, Brandon Cronenberg ne tente pas de prendre de pincettes avec le spectateur et le plonge dans un univers dystopique particulièrement violent. On se rapproche donc du cinéma expérimental de Cronenberg père à ses débuts. Même un peu de  Cosmopolis. On sent que le fils et le père sont de la même famille. Cela ne me dérange pas même s'il va falloir aussi que Brandon trouve sa propre identité lui aussi. C'est pourquoi Antiviral est son exercice à lui, une oeuvre étrange et bizarre qui nous plonge jusqu'au confins de la folie. C'est parfois même un film macabre, parfois même irréversible. Mais ce qu'il tente de critiquer et de nous décrire est fait avec une justesse impeccable, presque clinique comme le froid des décors.
Je ne dirais pas qu'Antiviral est un chef d'oeuvre car il y a aussi des imperfections. Mais c'est un premier essai passionnant et surtout une scénarisation à couper le souffle mis en scène par un virtuose en devenir si seulement Brandon suivait le même chemin que son père dans son rapport entre le cinéma et la folie. Il n'y a donc qu'un pas. Je pense que pour s'absoudre de toute ressemblance (ce qu'il sera nécessaire afin de s'émanciper), Brandon devra faire en sorte de faire son complexe d'Oedipe et ainsi prendre le dessus sur son père. Maintenant, je retiens aussi la prestation de Caleb Landry Jones que je ne connaissais pas mais qui m'a bluffé. De plus, la présence d'un Malcolm McDowell (qui s'amuse dans des séries assez moisies actuellement) très en forme et énigmatique permet au film de réussir son dernier plan : le casting.
Note : 7.5/10. En bref, une oeuvre intelligente, froide et cauchemardesque.


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