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Croissance faible en Europe : faute à un euro trop fort ?

Publié le 17 février 2013 par Edelit @TransacEDHEC

« Le niveau actuel de l’euro ne correspond pas à l’état réel de son économie », dénonce Français Hollande. Le cours de la monnaie unique est bien trop élevé comparé à la compétitivité des entreprises européennes : une devise forte a des avantages bien sûr mais renchérit également les exportations. Or,  les exportations représentent un quart du PIB de la zone euro. La valeur actuelle de l’euro pénalise donc fortement la croissance.

Aux Etats-Unis ou au Japon, les banques centrales interviennent régulièrement afin de stimuler leur croissance. Le principe est très simple : elles créent de la monnaie afin d’en faire baisser le cours. L’île nipponne a procédé à une forte dévaluation du yen dernièrement, ce qui a alarmé les économistes. Ils craignent qu’une guerre des monnaies ne se développe, ce qui aurait des conséquences néfastes sur l’économie mondiale. Néanmoins, l’idée d’une guerre des monnaies reste très contestée.

Tout comme aux Etats-Unis ou au Japon, la BCE pourrait en pratique intervenir sur le cours de l’euro afin d’aider son économie. Elle n’en a néanmoins aucune intention : « Pour la BCE, le niveau de l’euro est un indicateur, pas un objectif de politique monétaire ». En d’autres termes, peu importe que l’euro soit faible ou fort tant que son cours est stable.

Il est important de souligner qu’un euro fort n’est pas forcément mauvais pour une économie. En rendant les exportations plus chères, il incite les entreprises européennes à fournir davantage d’effort en terme de  compétitivité. Et d’un autre côté, une devise forte réduit le prix des importations. Cela est intéressant au niveau de la facture énergétique des entreprises qui représente une part croissante et non négligeable du coût total de production.

Ces arguments sont surtout soutenus par l’Allemagne qui parvient bien mieux à exporter que ses voisins. Cette meilleure performance s’explique en partie par la nature des biens exportés : les produits haut de gamme, comme les voitures par exemple, affichent une demande relativement inélastique aux prix. Les exportations allemandes souffrent donc moins d’une hausse des prix et de l’euro. Certains économistes reprochent néanmoins à l’Allemagne de fonder sa croissance sur la demande des autres pays et non la sienne. En d’autres termes, ce pays devrait relancer sa demande intérieure. En ce qui concerne la France, elle n’a en soi pas d’autres choix que d’améliorer sa compétitivité si elle souhaite exporter. Cela passe en partie par une diminution des coûts, notamment salariaux. Par exemple, l’Irlande a relancé ses exportations en réduisant les salaires de 15% en moyenne.

Certes, l’euro fort n’aide pas la croissance économique européenne à court terme. Mais il a sûrement un effet positif à long terme en incitant les entreprises à être compétitives.  La monnaie unique vaut actuellement 1,35$ et les économistes situent son cours optimal dans une fourchette de 1,10$ à 1,35$. On comprend alors pourquoi certains commencent à parler d’euro « trop » fort.

Marjolaine Basuïau


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