J'ai les boules,quoi de plus normal,pour un type qui s'appelle Marius,qui est né au pays de Pagnol,du pastis et de la pétanque.Des boules grosses comme des pastèques,les yeux qui piquent à cause des feux de forêts dans le Var,département le plus boisé de France.Je tire et je pointe,vise le cochonnet,tire au but,sans savoir,si j'ai bien visé la bonne cible,la bonne carte.Jeu d'adresse,parfois hasardeux,pour un petit Belge.Les cigales m'ont conté,chanté bien des histoires,des fables auxquelles j'ai cru.J'ai avalé la sardine qui bouchait le port de Marseille,navigué sur la grande bleue en planche à voile,mangé des gambaros,des arapèdes,des mulets,des congres.Je suis aller à la pêche aux oursins,la pêche aux greluches,aux mignonnes de passage sur un caillou,nommé :île du Levant.J'ai vu défiler bien des phénomènes,sur ce lieu touristique,tombé en décrépitude.J'étais amoureux de Fanny,je lui offrais des branches de mimosa et Olivier me jalousait.C'était des amourettes d'enfance,de la pure romance méditerranéenne.Qu'il est lointain ,le temps de mon enfance,de mon insouciance.Il ne me reste que les boules,une valise pleine de questions sans réponse.Je suis né sous un ciel bleu d'azur et aujourd'hui je vis sous un ciel gris,plombé.Combien de questions restées sans réponses,je navigue toujours,mais à présent sur la terre ferme,bien plus houleuse.Mon radeau est un appartement,ma vie une vague à l'âme,un genre de terrain vague.Je voudrais être un goéland,prendre mon envole,continuer à planer dans les airs,porté par les vents ascendants.Larguer les amarres,fuir le monde des grands;mettre le cap pour les îles,les Marquises,les Bermudes,ou terminer ma course vers un archipel inconnu.Changer d'air,troquer mon apparence humaine contre celle d'un mammifère marin,ou bien d'un félin.Vivement demain,que je redevienne poussière,que je nourrisse quelques vers.