Il y a quelques temps, Stéphanie vous parlait de son coup de coeur pour Happiness Therapy. Il faut savoir que ce film a été adapté d’un livre de Matthieu Quick, non publié à ce jour en France : The Silver Lining Playbook (La stratégie de la lueur d’espoir, plus ou moins, en français). Lors de mon voyage en janvier à Londres, j’ai utilisé les quelques Pounds qui me restaient pour m’offrir le bouquin. J’avais entendu parler du film dans de très jolis termes. J’avais donc beaucoup d’espoir.
Et face à mon livre, je me suis retrouvée confrontée à un dilemme : faut-il le lire avant de voir le film ou voir le film avant de le lire? D’expérience, je sais que les adaptions cinés n’atteignent jamais les attentes que j’avais en terminant le livre. J’ai donc décidé d’attendre d’avoir vu Happiness Therapy avant d’attaquer The Silver Lining playbook.
Après avoir été plus que conquise par le film, j’ai donc enfin pu me lancer dans la lecture si attendue.
Ici, je dois vous confier une difficulté à laquelle je me suis retrouvée confrontée. Comment parler d’un livre qui a fait l’objet d’une adaptation. Faut-il passer par la comparaison systématique? Faut-il faire abstraction du film pour se concentrer sur le livre? J’aurai voulu choisir cette voie, mais c’est impossible. Mon cerveau a été incapable d’oublier le film pendant la lecture, adaptant parfois ma vision des personnages pour que les deux univers se rencontrent.
Parmi les différences, Pat est moins beau et Tiffany plus vieille. Mais comme c’est un livre, on peut tricher et grader Bradley et Jennifer
The Silver lining playbook, c’est l’histoire de Pat Peoples (et non pas Solitano), qui vient de sortir de l’hôpital psychiatrique où il était enfermé depuis un long moment. Il a décidé de reprendre sa vie en main au travers d’une thérapie positive basée sur le sport et l’idée qu’il y a toujours un peu d’espoir. »If clouds are blocking the sun, there will always be a silver lining that reminds me to keep on trying.”. Son but, retrouver sa femme Nikki. Il va faire la connaissance de Tiffany, une fille un peu paumée depuis le décès de son mari. Ensemble, ils vont essayer de retrouver le chemin d’une vie normale.
Les Eagles de Philadelphie qui jouent un rôle central dans le livre comme dans le film. Mais pas le même
Si vous avez vu le film, vous vous rendrez compte que Pat est beaucoup plus paumé. Sa mémoire lui fait défaut, aussi bien d’un point de vue du temps que des événements. Il ne sait pas pourquoi il s’est retrouvé enfermé. Du moins, pas vraiment. Ses relations avec son père sont beaucoup plus tendues que dans le film. Tiffany est plus vieille et moins sympathique. Danny, son ami de l’hopital est moins présent et moins intéressant. Son frère est moins « propre » mais plus sympathique. Quant à sa mère, elle bénéficie d’une trame propre dans le livre qui a malheureusement été sacrifiée dans le film.
Le livre, intégralement écrit à la première personne à l’image d’un journal intime, permet de mieux comprendre l’état d’esprit de Pat, ce qui le motive, ses faiblesses réelles, son monde. Sa relation avec son père est particulièrement touchante. Comme dans le film, il est diagnostiqué bipolaire mais comme je l’avais pressenti devant le film, Pat apparaît plus comme « différent ». Un coté Asperger. Il a du mal avec les conventions sociales, il doit dire ce qui lui passe par la tête. On est loin « sautes d’humeurs » des bipolaires (je prends des pincettes, parce que la bipolarité est une maladie mentale qui recouvre beaucoup de pathologies différentes, ici c’es une pauvre analyse café de la psychologie). En tout cas, même si on a du mal à mettre un nom dessus, on ressent bien les tourments de Pat qui nous apparaît très sympathique sur le chemin de la rédemption.
Tiffany est plus compliquée et même plus « flippante ». Dans le film les personnages ont une discussion sur lequel est le plus fou. Autant je penchais pour Pat, dans le livre je penche plus pour Tiffany. Mais en même temps, le livre se positionne toujours du point de vue de Pat, avec tous les biais que ça implique. Ce n’est pas la vérité, mais SA vérité. Elle reste très attachante.
Quant à l’histoire, parfaitement écrite et développée, elle prend des chemins différents du film. Je n’en dirais pas plus, encore moins sur la fin, je ne suis pas une vilaine gâcheuse de plaisir! Vous n’aurez qu’à lire le livre pour en savoir plus.
Avec The Silver lining playbook, j’ai retrouvé le plaisir de lire. Ce plaisir qui fait que l’univers du bouquin vous entoure au quotidien, de penser à l’histoire en permanence, de chercher à tout pris 5 minutes pour parvenir à lire un chapitre, de voir l’heure tourner en se disant « encore deux pages et je vais me coucher ». Et la tristesse qui commence à poindre quand on s’aperçoit que la fin approche à grands pas. Si vous lisez l’anglais, je ne peux que vous conseiller de lire le livre. Pour les autres, croisez les doigts pour qu’un éditeur français se décide à le publier!
Mélanie