Magazine Culture

Servir le thé, le café ou le chocolat au XVIIIe siècle.

Par Richard Le Menn

the Photographie : Porcelaines de Saint-Cloud présentées à la vente par la maison Beaussant Lefèvre à Drouot Richelieu (Paris) le vendredi 22 février. Voir le catalogue ici. « (Pâte tendre) Deux gobelets de forme tronconique et leur présentoir, décorés en camaïeu bleu de réserves rectangulaires à coins arrondis à fond bleu entourés de motifs de lambrequins et de dentelles. Marqués au soleil. XVIIIe siècle. (Égrenures). Diamètre : 14 cm ». © Beaussant Lefèvre. Photographie du catalogue.
Le Théier  (Camellia sinensis) ou arbre à thé est un arbuste sauvage provenant d'Extrême-Orient largement cultivé. Le thé est consommé en Europe à partir du XVIIe siècle, comme le chocolat et le café. Ces boissons donnent naissance à de nouveaux lieux et pratiques de consommation et de sociabilité, ainsi qu'à de nouveaux services associés à l'argenterie mais aussi à la céramique et en particulier à la porcelaine dure d'importation asiatique et son imitation occidentale en porcelaine dite tendre, et en porcelaine dure européenne au XVIIIe siècle.
Les services à thé, à café ou à chocolat sont de diverses sortes. Le service cabaret comprend une verseuse, un sucrier, un pot à lait et deux tasses avec soucoupe, sur un plateau. Le service solitaire est un plateau avec une tasse et sa soucoupe et un sucrier. Le tête-à-tête contient deux tasses et leur soucoupe avec le sucrier.

Je crois que c'est à la manufacture de Saint-Cloud que l'on invente la tasse pour boire le thé, le café ou le chocolat et la tasse trembleuse. Ce dernier nom est donné au XIX e siècle. Auparavant on dit tasse enfoncée. On parle aussi de tasse à la reine, imaginée pour boire commodément le lait fraîchement trait dans la ferme construite à Versailles pour la reine de France Marie-Antoinette. Elle se distingue soit par une ou deux anses, soit surtout par le logement creux de la soucoupe dans lequel elle s’encastre. Elle est toujours munie d’un couvercle. Le corps est presque cylindrique avec une anse en général torsadée, et le couvercle est muni d’un bouton. Le motif principal du décor est placé légèrement en haut de la tasse afin de laisser une partie inférieure blanche qui s’encastre dans la soucoupe creuse. Le terme 'trembleuse' évoque des mains qui tremblent. Le logement creux de la tasse et l’anse, ou les anses, en facilitent le maniement et permettent de servir un liquide chaud à une personne alitée. Plusieurs tasses trembleuses sont visibles ici.

© Article LM


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Richard Le Menn 304 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines