18 février Le désarroi de l'élève Brissart Bizutage, École Normale d'Instituteurs 1970 On m'a fait parvenir à mon insu une brochure publicitaire pour un appareil à gonfler les muscles. A l'époque, j'avais quinze ans, j'étais squelettique et j'en souffrais. Ils le savaient. Le courrier était distribué au réfectoire. J'ai dû ouvrir la lettre devant tout le monde, ils ont tous bien ri, je me suis réfugié dans les chiottes, le seul endroit où on pouvait s'isoler pour chialer. Je n'étais pas le seul à subir ces brimades, ce bizutage perpétuel en première année. Maurice était le plus âgé des nouveaux, un des seuls bizuts à fumer. Lorsqu'il en fumait une, il devait en donner dix sinon... Un soir il a piégé une clope avec de l'aspirine, un vieux truc de bidasse pour se faire porter pâle. Le bizutage prenait parfois de drôles de tournures. Alain était le plus jeune, le moins pubère s'est fait tripoter (violer ?) dans les vestiaires par une bandes de grands cons en chaleur, tout ça sous le regard aveugle et bienveillant de la hiérarchie des pions à la direction. Fallait bien qu'ils s'amusent ces piou-piou. Extrait du "Journal d'un bouffon délirant", inédit.
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