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Night Beds – Country Sleep (2013)

Publié le 18 février 2013 par Feuavolonte @Feuavolonte

countrysleep 150x150 Night Beds   Country Sleep (2013)Night Beds
Country Sleep

Dead Oceans
États-Unis
Note: 8/10

Grands dieux.

Mais d’où sort cette voix ?

Car ce qui nous frappe dès les premières secondes de ce disque, c’est cette voix qui entonne a capella une courte, mais puissante pièce toute en crescendo (Faithful Heights). On est d’ores et déjà conquis.

Cette voix, elle nous vient de Winston Yellen, génie derrière le projet Night Beds. Originaire du Colorado, ce jeune auteur-compositeur-interprète de 23 ans a vécu des dernières années difficiles. Il a perdu son emploi ainsi que sa copine, puis a décidé de partir, de s’évader, de prendre la route de la liberté. Il a élu domicile… dans sa voiture, pendant des semaines, voire des mois, pour finalement aboutir à Nashville. À l’aide de prêts et probablement beaucoup de chance, il a pu louer une maison dans les bois datant d’avant la Guerre civile aux États-Unis, qui a vu passer nuls autres que Johnny Cash et June Carter, entre autres.

C’est aussi là qu’il a enregistré ce Country Sleep. Un album de grande qualité, réverbéré à souhait, spacieux, mais tout en profondeur. Un folk acoustique qui sonne comme un vieux plancher qui craque, et quelques ambiances country en trame de fond (Cherry Blossoms)

Si on joue au jeu des comparaisons, on pourrait dire qu’il s’agit en quelque sorte d’un Ryan Adams de l’ère Love Is Hell, sans la voix écorchée, mais plutôt beaucoup plus douce, mielleuse.

Sinon, le processus d’enregistrement cité plus haut rappelle un autre artiste de notre génération, qui s’est pratiquement fait connaître grâce à cette histoire d’isolement dans un petit chalet, au Wisconsin, où il a enregistré son premier album… j’ai nommé Justin Vernon et son groupe Bon Iver, pour la confection de For Emma… Forever ago.

Et leur musique se retrouve aussi, quelque part. Dans cette façon de trouver de l’espace pour laisser aérer les chansons. Dans cette ambiance amenée par le contexte d’un cœur brisé, qui cherche l’évasion. Et, bien sûr, les deux chanteurs ont des voix tout à fait magnifiques, qui leur sont particulièrement distinctes.

Et c’est cette voix qui donne cette magie à la musique de Night Beds. Particulièrement pour Even If We Try, qui nous offre une bonne minute d’intenses envolées vocales. Précieux moment.

Les textes tombent parfois dans de petits clichés, ceux-là que l’on retrouve dans ces nombreuses chansons de peine d’amour. Défaut minime, car ce qu’on perd en cette spontanéité lyrique, on en regagne en volupté au niveau de l’emballage sonore et en réalisation haut de gamme.

Comme c’est souvent le cas pour le premier album d’un jeune artiste, le produit fini ne se ressent pas comme une œuvre vraiment complète. Mais on pourrait définitivement qualifier ce Night Beds comme un diamant à parfaire, et on peut déjà prévoir un beau parcours à son Country Sleep cette année.

Winston Yellen, pour employer le fameux jargon du monde du sport, est un superbe espoir qui est bien prêt de sauter dans la grande ligue, mais qui a encore quelques éléments à affûter avant d’y prendre place. C’est un peu comme notre bon Alex Galchenyuk avec le Canadien, même si, lui, a déjà fait le saut, avec succès d’ailleurs. Vous comprenez où je veux en venir…

Un disque qui vous bercera dans vos soirées en solitaire, en attendant que le printemps ne refasse surface.


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