Après le magnifique Las Rosas en 2010, un western Tortilla à l’eau de rose, Anthony Pastor nous offre ce coup-ci un polar à l’eau de rose froid et noir. Castilla drive est l’histoire d’une femme de détective, larguée et sans le sou, obligée de reprendre l’affaire de son mari disparu pour arrondir ses fins de mois et nourrir ses deux mômes.
Sally Salinger va être sollicitée par un certain Oswaldo Brown, un type qui s’est fait tirer une balle dans l’oreille, écrivain en panne d’inspiration. Tous deux vont se retrouver sans vraiment le vouloir sur la piste d’un mystérieux tueur en série. Piste aussi suivi par l’inspecteur de police Raimundo Rayo, ancien ami du mari de Sally. Les circonstances aidant, le froid hivernal, la détresse des personnages, le danger qui rôde, contribuent à la naissance d’une idylle entre Sally et Oswaldo. Mais Raimundo n’est pas non plus insensible aux charmes de Sally. Jusqu’au jour où le mari de Sally réapparaît ...
Suspense, émotions, on tremble avec les héros, parce qu’il fait froid, parce qu’ils sont « vrai ». Le dessin est simple et assez réaliste. Le travail sur la couleur est admirable, une dominante rose se retrouve au fil des pages (déjà à l’œuvre dans Las Rosas) et donne à cette BD une signature et une identité. Les décors sont ceux d’une Amérique péri-urbaine sans âme et sans véritable identité, nous pourrions être partout en banlieue du véritable monde...
La BD a reçu le Fauve Polar 2013 à Angoulême.
L’éditeur L'An 2, une critique d’ Olivier Hervé sur Planète BD.
Castilla Drive
Anthony Pastor, Actes Sud – l’An 2, 2012 - 19,00 €.