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Largo Winch, T18 : Colère rouge - Jean Van Hamme & Philippe Francq

Par Belzaran

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Titre : Largo Winch, T18 : Colère rouge
Scénariste : Jean Van Hamme
Dessinateur : Philippe Francq
Parution : Octobre 2012


La quatrième de couverture de chacun des albums de ses aventures le présente comme un milliardaire en blue jeans. Bien que succincte, cette description présente relativement bien ce cher Largo Winch. Passé depuis quelques années sur grand écran, il reste malgré tout, à mes yeux, un héros de bandes dessinées, fruit de la collaboration du scénariste Jean Van Hamme et du dessinateur Philippe Francq. La particularité de cette saga est d’être constituée de diptyques successifs. « Colère rouge », dix-huitième acte, devait donc clore l’intrigue nait dans l’opus précédent. 

On y avait quitté Largo dans une fâcheuse posture. Comme souvent, il se trouvait au centre d’une manipulation ayant pour but de le mettre en difficulté et ainsi fragiliser le groupe Winch. Un homme assassiné, un transfert d’argent louche, un trafiquant d’armes géorgien, un meurtre inexpliqué en Turquie… Les ingrédients étaient nombreux et appétissants. J’étais donc curieux de voir ses pièces du puzzle jusqu’alors disséminées se mettre en place au fur et à mesure que la lecture avancera…

« Largo Winch » doit son succès à l’accointance entre une intrigue économique et l’action pure. Ce savant dosage offre des albums denses et prenants. « Mer noire » présentait un équilibre honnête de ses deux aspects. Je trouve que c’est moins le cas dans ce nouvel épisode. La trame est finalement moins complexe que je l’espérais. Elle se dénoue finalement assez vide et présente finalement une histoire quelque peu diluée par rapport aux habitudes de l’auteur. J’ai fini l’ouvrage assez frustré et un petit peu déçu. 

Jean Van Hamme fait le choix d’axer sa narration sur le passé de Nerio, le mystérieux père de Largo. En faisant apparaitre une famille cachée à notre héros, il était probable que notre curiosité en serait attisée. Finalement, le soufflé retombe assez vide. L’enveloppe de cette originalité sonne creux et voit notre intérêt rapidement descendre. Cette « double famille » ne s’avère pas suffisamment intéressante pour combler l’absence de densité réelle dans l’intrigue. Je n’ai pas eu de difficulté particulière à clore ma lecture. Mais je n’ai pas été envahi par un suspense intense en attendant l’ultime dénouement. C’est dommage. On savoure malgré tout la touche humoristique offerte par Simon Ovronnaz, meilleur ami de Largo. Il ne déçoit jamais sur ce plan. 

Du côté des dessins, cet album est parfaitement dans la lignée des précédents. Le trait de Philippe Francq est reconnaissable aisément. Certains lui reprocheront d’être classique. D’autres regretteront que les illustrations ne transcendent pas l’histoire et se contentent de l’accompagner. C’est un reproche que je ne lui ferai pas. « Largo Winch » est une série bavarde qui met en jeu bon nombre de personnages et d’informations. Il est donc important que le dessinateur sache faire en sorte qu’on ne s’y perde pas et qu’on n’ait pas un sentiment de d’écœurement devant l’afflux trop important de texte. Francq arrive à gérer cet aspect-là et c’est le gage d’une qualité certaine.

En conclusion, je dirai que cet opus est loin d’être le meilleur de la saga. Van Hamme offre un service minimum qui m’a frustré tant j’apprécie la série. Je le conseille donc uniquement à ceux qui souhaiteraient compléter leur collection. Pour les autres, peut-être vaut-il mieux attendre la parution du tome suivant qui s’intitulera « Chassé-croisé ». Mais cela est une autre histoire… 

par Eric the Tiger

Note : 11/20


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