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The Master and Margarita - Mikhail Boulgakov - Simon McBurney - MC93

Publié le 20 février 2013 par Picotcamille @PicotCamille

avec David Annen, Thomas Arnold, Josie Daxter, Johannes Flaschberger, Tamzin Griffin, Amanda Hadingue, Richard Katz, Robert Luckay, Susan Lynch, Tim McMullan, Clive Mendus, Yasuyo Mochizuki, Ajay Naidu, Paul Rhys, Cesar Sarachu, Toby Sedwick.

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Une amie me propose une pièce de théâtre basée sur un roman qu'elle a lu. Je ne connais pas mais le goût de l'aventure chez moi s'apparente très bien avec l'adaptation d'un roman russe des années 30 par une troupe de théâtre anglaise.

C'est l'histoire d'un mec qui écrit sur Jésus et Ponce Pilate. Nous sommes en Russie, à Moscou, sous la dictature de Staline. Ce mec est journaliste et son papier ne plaît pas à son supérieur. Parce qu'on croirait que Jésus a exister. La religion n'a pas sa place dans le communisme. C'est à se moment que l'étrange Professeur Woland apparaît. Il prédit la mort du supérieur qui meurt quelques instants plus tard de la façon prédite. Woland est le diable, qui s'ennuie dans son royaume. Alors il vient foutre le bordel à Moscou.

Il y a trois histoires dans The Master & Margarita. Il y a celle du journaliste, celle de Ponce Pilate et celle du couple maudit Le Maître et Marguerite (oui c'est inévitable, cela rend mieux en anglais). Chaque histoire s'entremêle durant la pièce. Si le début peut sembler chaotique pour une personne qui n'a pas lu le livre (moi), tout se met rapidement en place.

Tout d'abord, les anglais sont de fabuleux comédiens. Dans toute les pièces avec des acteurs anglais que j'ai vu je n'ai jamais eu à me plaindre d'un seul jeu. Mais ce qui est fort dans The Master and Margarita, c'est la mise en scène. Simon McBurney arrive à créer des espace à partie de rien ou presque. Tout d'abord, il n'y a pas de décor, juste un mur au fond et quelques accessoire type chaises, table, lit, etc. Comment créer les différents décors du roman, sachant que les époques se mêlent et que les lieux sont multiples (vous avez un parc, un hopitâl, les bureaux du parti, un appartement etc). Simon McBurney prend le partie de la vidéo. Qu'il utilise avec beaucoup d'intelligence (je fais partie de cette catégorie d'intello blasé par l'utilisation abusive de vidéo dans le théâtre qui n'amène rien, et oui!). Par exemple pour le sol, les pièces sont représentée par des lignes blanches, comme un plan à l'échelle (comme pour le film Dogville de Lars Von Trier). C'est tout bête, mais ça permet d'esquisser pleins d'espaces. Le mur du fond est un mur en brique, assez austère. Sans lumière il devient un fond noir. Ce mur où sont encastré des fenêtres, prend différents aspects suivant l'époque et les lieux. Par exemple dans les parties avec Ponce Pilate et Yeshua Ha-Notsri (Jésus), une projection vidéo lui ajoute des colonnes ou autres oripeaux romains. La vidéo est aussi très bien utilisée pour quelques "effets séciaux". A un moment dans la pièce Margarita a le pouvoir de voler (ne me regarder pas comme ça, le diable est bien arrivé à Moscou). L'actrice est allongé au sol en mode superman, une caméra la filme, son image est projeté sur le mur ou l'on voit défiler les immeubles. C'est bizarre expliqué comme ça mais ça fonctionne très bien.

Cette pièce est très riche (3h08 de représentation), il y aurait beaucoup à en dire, autant sur la mise en scène, que sur l'histoire et les personnages (le chat Behemoth, invention incroyable). Je suis un peu frustrée, j'ai l'impression de ne pas dire tout ce que j'avais envie de dire. Pour ma part, j'ai très envie de lire le livre qui est à l'origine de la pièce. The Master and Margarita est l'œuvre de Mikhaïl Boulgakov écrit durant les années 30. Et n'a été édité qu'à titre posthume. Il faut dire que l'œuvre est assez satirique, et sous le communisme de Staline, ça ne passe pas forcément. 

Je renouvelle ma déclaration d'amour au MC93. D'abord parce qu'il nous donne un chouette dépliant sur la pièce, avec un entretien du metteur en scène (qui nous explique notamment que Marianne Faithfull a offert le roman à Mick Jagger qui s'en ai inspiré pour écrire Sympathy for the Devil, ce qui est juste grave classe). Parce que le théâtre prend soin de ses spectateurs en lui proposant une navette gratuite pour rentrer sur Paris tard après le spectacle. Et les ouvreurs et ouvreuses sont charmants!

Je ne sais pas si la pièce repassera, en attendant si la curiosité vous titille, jetez-vous sur le livre.


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