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Wote : « l’avenir de la musique passe par les fans »

Publié le 21 février 2013 par Blended @blendedph

L’air de rien, le sourire toujours fixé au visage, du fond de leur cave, ils créent une nouvelle façon d’être musiciens professionnels.
En 2012, comme tout le monde, ils reprennent le tube de Gotye. Mais eux, dans leur volonté de toujours tenter de nouvelles choses, jouent le titre à 5 sur une seule guitare. Leur Somebody That I Used To Know devient l’une des vidéos les plus vues de l’année avec ses quelques 150 millions de vues.
Un succès bâtit sur le web bien avant ce buzz. Les membres de Walk Off The Earth postent très régulièrement des vidéos, répondent à leurs fans (600.000 sur facebook), jouent chacun d’une dizaine d’instruments et n’imaginent pas un clip autrement que comme un gros délire.
Un groupe qui représente l’avenir de la musique : de la liberté et du plaisir.
Rencontre avec la chanteuse Sarah Blackwood.



On aimerait savoir comment fonctionne Walk Off The Earth (WOTE) au quotidien. D’après vos vidéos, il semblerait que vous viviez tous ensemble dans un manoir, avec un studio et à peu près tous les instruments possibles. Ça ressemble à une communauté post-60′s qui sent bon l’herbe et l’amour. Ou peut-être un manoir type Nellcôte à Villefranche-sur-Mer où les Rolling Stones ont enregistré Exile On Main Street.

Dans le mille ! Nous vivons exactement comme ça ! Haha. On fume de l’herbe toute la journée et on joue avec nos centaines d’instruments dans notre manoir… ça me rappelle un rêve que j’ai fait. Mais ça s’en rapproche. Quelques petites différences, mais c’est un peu l’idée de base.

Comment vous êtes vous rencontrés ? Parce que vous semblez tous avoir un gros passé de musicien.
Exactement. On a tous fait de la musique, d’une façon ou d’une autre, pendant des années. Gianni et moi, on travaille ensemble depuis quelques années maintenant. Taylor a trainé de groupe en groupe pendant longtemps. Et Joel avait abandonné l’école pour suivre l’école de la vie. Finalement, nos chemins se sont tous croisés et nous voilà ensembles maintenant.

Vous faîtes énormément de reprises. Mais il y a de plus en plus de vos compositions désormais. Un gain de confiance ?
Ça n’a rien à voir avec la confiance. C’est amusant. On adore les grandes chansons. Qu’elles soient écrites par nous ou par quelqu’un d’autre. On s’en fiche. On aime juste les belles chansons et on veut faire de la musique que les gens aiment autant que nous l’aimons.

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Une de vos caractéristiques, c’est cette volonté d’expérimenter en permanence. Les instruments par exemple.
Nous jouons tous de tout un tas d’instruments, mais aucun de nous n’est vraiment expert avec l’un d’eux. À part Taylor au piano. Il est vraiment bon. Gianni, Marshall et moi, on ne s’est jamais consacrés à l’étude d’un instrument en particulier pour devenir vraiment bon. On apprend juste quand on a le temps et si on s’améliore, et ben tant mieux. Si non, on joue des choses plus simples. Une fois que tu as appris deux ou trois instruments, le reste vient assez naturellement.



Vous tentez des choses incroyables aussi avec vos vidéos. Red Hands, par exemple, a dû être un vrai sacerdoce à tourner.

On adore ce qu’on fait. C’est presque une pathologie. Donc, si c’était réellement un sacerdoce, on ne le ferait pas. C’est une obsession que nous avons, faire les meilleures vidéos de tout les temps. Donc, peu importe la difficulté du tournage, on ne se plaindra jamais et on ne perdra jamais notre détermination à en faire un bel objet au final. C’est vrai que nos vidéos sont complexes, mais ça fait partie du challenge. Le résultat final nous prouve toujours qu’on a eu raison de persévérer. En plus, ça marche plutôt bien pour nous, donc on ne peut vraiment pas se plaindre.

On doit dire un mot de cette reprise incroyable de Gotye. C’est devenue l’une des vidéos les plus vues sur YouTube en 2012. Surprise ?

Aujourd’hui, plus trop non. Mais il y a un an, quand c’est arrivé, on était très enthousiastes du succès de la vidéo. Il nous est arrivé tellement de choses depuis, que j’ai l’impression que ça fait déjà beaucoup plus d’un an.

En y repensant, et sachant qu’aujourd’hui, vous allez devoir assurer cette performance en live, à chacun de vos concerts, est-ce que vous le referiez ?
Bien sûr qu’on le referait. Nous n’avons jamais aucun regret. Quand vous commencez à nourrir des regrets, vous perdez confiance et envie.

Votre succès est né sur internet. Vous êtes réellement un symbole du renouveau de la musique. Vous assurez même des performances live online (le 20/02/2013). Cette utilisation d’internet vous est venue naturellement ou était-ce calculé ? Êtes-vous plus libres qu’en label ?

Ce sera notre premier show online. On est très excités. On était tous très conscients de l’avenir et de comment les choses allaient évoluer. Donc, pour nous c’était évident que, là où irait l’évolution technologique, nous y serions.
Nous sommes particulièrement libres. Musicalement et dans tous les sens du terme d’ailleurs. On essaie de partager avec beaucoup de monde comment être le plus ouvert d’esprit possible musicalement. Sur l’aspect business également. Il existe tellement de restrictions inutiles. C’est une de nos missions d’initier continuellement les gens sur les nouvelles façons de partager de la musique et de travailler dans cette industrie.

Est-ce que les musiciens plus jeunes viennent vous demander conseils ?
Nous sommes très connectés avec nos fans. Plus que la plupart des groupes je pense. Nous savons à quel point ils sont importants et quel rôle ils jouent dans l’avenir de la musique. Donc, oui, beaucoup nous demandent conseils et nous essayons de répondre aussi souvent que possible. Quand nous débutions, nous n’avions personne vers qui nous tourner. Et si nous le faisons, ils ne répondaient jamais. Mais on se rappelle aussi des quelques personnes qui nous ont tendu la main. On essaie juste de continuer la cycle. On pense que c’est vital pour l’avenir de la musique d’impliquer au maximum les fans et les amoureux de musique. Et pour nous, c’est naturel. On aime tellement nos fans.

Le chanteur beau gosse, la blonde à voix cristalline, l’ancien fan de heavy métal italien, le barbu silencieux et le baby face percussionniste. On dirait presque des personnages. Maintenant, vous pouvez l’avouer, vous avez été créés commercialement. Une sorte de Village People hétéro et moderne.
Haha. Non, nous n’avons été fabriqués par personne. C’est notre nature. Si ça nous rend commercial, c’est ainsi. On a toujours été nous-mêmes, et on le sera toujours.

Êtes-vous conscients que tout le monde a envie d’être ami avec vous ? De vivre avec vous ?
C’est cool. Comme je l’ai dit, on est proches de nos fans donc la plupart sont devenus nos amis. Vivre avec nous ? Ça pourrait devenir un peu étrange. Haha. On est juste comme ça. Les gens cherchent l’honnêteté et ils la ressentent chez nous. Nous voulons qu’ils fassent partie de cette aventure.

Tu viens d’annoncer ta grossesse sur YouTube. Félicitations. Est-ce que le bébé va être élevé par la communauté ?
Notre bébé sera élevé par notre communauté, c’est certain. Je veux donner à ce bébé la plus cool, la meilleure, la plus unique vie possible. Ce qui inclut, voyager autour du monde avec nous. Expérimenter la musique de plein de façons. Et avoir les meilleures personnes autour de nous. Je suis certaine que les choses vont être incroyables pour ce bébé. Il y a tellement d’amour et de bienveillance autour de nous dans ce groupe. Je n’ai aucun doute : c’est le meilleur endroit pour élever un enfant.

Une dernière question : d’où vient le nom du groupe ? Il est vraiment excellent.
Quand on joue de la musique, on le fait avec notre cœur. On le fait pour se transporter dans un autre monde et pour tomber amoureux de ce qu’on fait. On espère que notre musique permet aux gens de s’échapper un moment de leur quotidien, de leurs soucis. Et qu’ils apprécient une musique vraie et honnête. On veut que les gens walf off the earth avec nous.


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