Material, l'application génomique

Material, l'application génomique

Retracer le génome humain n'est plus du ressort des scientifiques mais des applications mobiles

Au jeu des 7 familles, l'une d'entre elles est tout à fait particulière. Il s'agit de la famille des applications mobiles inutiles et, si l'on en croit les récentes parutions sur ce blog, quelques portées de la mère Startup apportent sur la toile leur lot de rejetons babillards. Cette fois-ci, je choisirai avec plaisir Material. Ce logiciel chantre de l'oisiveté et de la passivité est un moteur de recherche qui permet de cartographier l'ADN social d'un utilisateur de réseaux sociaux, selon les mots mêmes du PDG d'Inq Mobile, société à la base de ce programme informatique.

Qu'est-ce à dire ? En s'enregistrant auprès du service avec son compte Facebook ou Twitter, l'application récupère les préférences indiquées sur ces deux réseaux sociaux. Une fois toutes les données collectées à votre propos, Material se propose charitablement de vous offrir de nouvelles découvertes en fonction de vos goûts. Photographie, musique, cyclisme ou encore la science, tout y passe. Il s'agit d'autant plus d'une merveilleuse application puisqu'elle est pour l'instant totalement gratuite.   Mais alors ? Où est donc passé le plaisir de la découverte et de la surprise, celui de rebondir de liens en liens sur les mers numériques et de voguer sur Youtube de groupes musicaux insipides en navets cinématographiques ?   Une autre question subsidiaire se forme dans mon esprit. La création de Material répond vraisemblablement à une demande sur le marché américain. Autrement, je plains fortement le personnel à la base de cette application. Mais qui pourrait être à la base d'une telle demande ? C'est toute une génération d'adolescents qui s'échinera sur Material avant de l'abandonner à son pauvre sort dans l'une des décharges numériques du Net. Ou peut-être pas. Peut-être que, dans un futur proche, Material sera l'application mobile la plus utilisée de l'année.