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Balade sur les traces d’Auguste Lisch, des gares Saint-Lazare aux Carbonnets (Paris 9 – Asnières 92)

Publié le 22 février 2013 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

Il faisait beau et froid, et j’avais le moral dans les chaussettes. Pour rester dans mon ambiance de travail, c’est-à-dire dans l’univers des transports en commun, je suis partie en quête d’ailleurs faire des photos de gares, et une balade en transports, pour un concours photographique.

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Première étape : la Gare Saint-Lazare

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Si depuis environ un an, la Gare Saint-Lazare révèle son nouvel intérieur, avec une profondeur vertigineuse où la circulation semble multidirectionnelle, c’est parce qu’elle est classée monument historique, et qu’elle n’a pu être étendue en surface dans le quartier. Au fil des années, différents modes de transports se sont greffés sur la structure initiale. Pour faciliter le cheminement des voyageurs et pour ne pas saturer l’espace, l’agrandissement de la gare a été fait « par le bas », avec la conception de 3 étages inférieurs conduisant des quais des grandes lignes à une galerie commerciale vaste et claire, puis à 2 étages de parkings, pour enfin relier au dernier niveau menant aux quais de métros et RER. A l’intérieur, l’espace est ouvert mettant en lumière la circulation, avec une vingtaine d’escaliers roulants et d’ascenseurs.

Elle a été construite en 1837 et classée monument historique en 1984, pour ses façades et ses toitures, sa salle des pas perdus, et son hall d’embarquement.

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Aux origines, sous Louis-Philippe la gare relie Paris à Saint-Germain. La gare est appelée « L’embarcadère de l’ouest », elle construite en bois sur la place de l’Europe, et elle est déclarée provisoire. A ce moment, elle dessert des gares comme celles de Pont-Cardinet, d’Asnières, de Nanterre Ville, ou de la Garenne Colombes.

Une seconde gare provisoire voit ensuite le jour en 1841, édifiée dans la rue de Stockholm à cheval sur les voies, à l’embouchure du tunnel de l’Europe. Elle est recouverte d’une sorte d’enduit jaune.

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Puis la gare est construite à l’emplacement actuel par l’architecte Alfred Armand et l’ingénieur Eugène Flachat, ses travaux courent de 1842 à 1853, et en 1867 la gare est devenue la plus importante de la capitale. Ses travaux d’extension sont tels, qu’on peut presque parler d’une quatrième gare qui sera inaugurée le 2 juin 1878 pour l’Exposition Universelle. C’est cette année que le tunnel de l’Europe est remplacé par un pont métallique en forme de « X », qui sera reconstruit en béton en 1931.

C’est la série de travaux de 1885 à 1889, qui donne à la gare son apparence actuelle. Les travaux sont menés par l’architecte Juste Lisch, notamment à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1878. Sur le flanc droit des voies, après la place de l’Europe, un faisceau de voies dessert le bâtiment dit « des docks », surplombant le service des messageries, le centre de tri postal et quelques voies de garage. C’est à cette époque que les places sont également édifiées.


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Seconde étape : la gare des Carbonnets à Asnières (92)

J’ai continué en prenant le train.
Empruntant la ligne J direction Argenteuil, je me suis arrêtée à Bois-Colombes pour « visiter » la gare aujourd’hui abandonnée et désaffectée des Carbonnets.

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Construite par Auguste Lisch qui travaille pour la Compagnie de l’Ouest, dans le cadre de l’Exposition Universelle de 1878 au Champs-de-Mars, elle est destinée à être le terminus du tronçon de quatre gares entre Grenelle-Ceinture et l’esplanade du Champ-de-Mars, désormais remplacée par l’actuelle gare Champ de Mars – Tour Eiffel, desservie par le RER C.

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Mais les ateliers d’Asnières et de Bois-Colombes de la Compagnie de l’Ouest ayant été détruits lors d’un cyclone en juin 1897, la Compagnie décide de démonter la gare et de la remonter à Asnières.

Quand la ligne qui relie Argenteuil à Paris, par la gare Sain-Lazare est électrifiée en 1924, la gare des Carbonnets devient le terminus de la ligne électrique Saint-Lazare – Bois-Colombes pendant 12 ans. Avec ses voies qui se terminent en impasse, elle accueille des trains omnibus qui font le trajet Paris-Bois-Colombes. Non loin de là, se trouve la gare de Bois-Colombes dont les trains vont à Argenteuil et à Pontoise, soit bien au-delà.

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Mais bientôt, en 1936, la gare de Bois-Colombes est reconstruite, la ligne est quadruplée et électrifiée jusqu’à Argenteuil et ses voies sont enterrées. Aussi la gare des Carbonnets devient superflue, elle est transformée en ateliers, puis en annexe de dépôt de la voie. C’est la propriété de Réseau Ferré de France, et elle fut sauvée de la démolition par son inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 13 août 1985, due à une campagne du Figaro initiée par un Asnièrois, Pierre Tullin.

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-> J’ai fait une rencontre douce et amicale

:)

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Lors de la sa construction Juste Lisch a imaginé une structure métallique avec un remplissage en briques, avec un soubassement en pierre. Sur le bâtiment principal, on peut encore y voir la décoration de briques colorées et les tuiles plates, qui étaient anciennement la salle des pas perdus de la gare. On y distingue aussi deux extensions qui étaient d’anciens bureaux. Désormais, le bâtiment est à l’abandon, la structure en ruine tient encore bon même si elle semble d’être en partie effondrée.

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