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Wadjda : le buzz venu d’Arabie Saoudite

Publié le 22 février 2013 par Unionstreet

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Quelle jolie surprise que ce premier film saoudien. Premier film saoudien réalisé par une femme de surcroît. Haifaa Al-Mansour avec les moyens du bord nous offre un film simple mais humain et tendre. Wadjda, c’est une petite fille de 12 ans qui porte le voile avec option jean et converse. Elle se rêve sur un vélo la petite mais en Arabie Saoudite les femmes ne peuvent en faire. Tant pis, elle l’aura son vélo et qu’importe les moyens. Elle décide donc de s’inscrire à un concours de récitation coranique dont le premier prix lui permettra de s’acheter le cadeau de ses rêves.

À Riyad, les femmes doivent se soustraire au regard d’un homme. Les femmes sortent voilées, l’éducation se fait à l’abris du regard des hommes … Et le film ne présente que très peu de mâles hormis le petit Abdullah. Tout est vu du côté des femmes, où l’on voit la difficulté pour elles de s’épanouir dans un monde passéiste et traditionaliste. Jamais les femmes ne sont présentées comme des victimes mais plutôt comme des symboles de dignité qui tant bien que mal essayent d’intégrer la modernité à leur quotidien.

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La modernité de Wadjda passera par son occidentalisation. Elle porte des converses, elle porte des jeans, elle aime le rock et se fait de l’argent en créant un commerce illégal de bracelets au sein de son école religieuse. La petite Waad Mohamed est d’un naturel saisissant et porte sur ses épaules toute la modernité d’un pays qui opprime la volonté d’affranchissement. Savoureuse quand elle soutire de l’argent à ses camarades, géniale quand elle ose dire à sa tyrannique directrice qu’elle a fait le concours pour s’acheter un vélo, émouvante quand elle pleure car impuissante de faire ce qu’elle désire, le personnage de Wadjda est l’un des plus attachant de ce début d’année. Sa maman aussi, magnifique femme digne et forte qui affronte les obstacles du quotidien la tête haute.

Sans jamais affronter son pays de face, la réalisatrice distille les problèmes de la société saoudienne avec justesse et subtilité. D’une grande sagesse donc. Drôle, effrontée, Wadjda n’est jamais aussi belle que quand elle voit presque voler un vélo accroché au dessus d’une voiture qui circule. Nous apercevons des étoiles dans ses yeux, et nous sommes charmés.

Le film a remporté le Prix du Meilleur Film Art et Essai à la Mostra de Venise 2012 et a attiré en deux semaines plus de 150 000 spectateurs dans un nombre de salles limité.

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