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Shut up and play the hits

Publié le 22 février 2013 par Euphonies @euphoniesleblog

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Phoenix - Entertainment

Si ma tante en avait on l'appellerait mon oncle. Voilà. J'ai toujours rêvé de placer cette phrase dans une chronique, maintenant c'est chose faite. Nonobstant le fait que cette formule soit digne des meilleurs comiques troupiers, elle recèle également une part de vérité dans le rapport que l'être humain entretient avec la musique et son corollaire parasite : le contempteur. Autrement dit, si Jake Bugg en avait, on l'appellerait Bob Dylan (déclinable à l'infini : si Fauve en avait, on l'appellerait Mendelson, Si Asaf n'en avait pas on l'appellerait Janis). Bref, il semblerait que pour beaucoup de "spécialistes" de la chose musicale la comparaison soit la mamelle du bien entendre.   C'est une manie bien compréhensible, tel le bibliothécaire rangeant un livre entre deux, le spécialiste apprécie, soupèse, compare, puis tranche. Penser / classer. Quelquefois c'est mieux, souvent c'est moins bien. C'est valable d'auteur à auteur ( Aline vs Gamine) d'une oeuvre à l'autre (Loveless vs MBV) d'un genre à l'autre (Swing vs electro swing). Mettre de l'ordre, hiérarchiser, se rassurer, donner du sens sinon c'est le bordel et tout se vaut. Ainsi, dès lors que l'on pénètre la sphère de ceux qui ont un avis sur la question, on découvre une effrayante cité d'or dont les fondations sont sans cesse redéfinies à coup d'articles définitifs, de posts vengeurs, d'inépuisables débats animés. Mais souvent stériles.

Oui stériles. Parce que je déteste la critique impressionniste qui n'a pour seul fondement que sa contemplation (et Dieu sait justement que c'est stérile). J'aime la critique qui prend le temps de juger l'oeuvre pour elle même, qui évalue l'apport et non le rapport. Peu importe si on est malheureusement en 2013, que c'était mieux avant, et que le pourfendeur à moustaches possède dix mille vinyles en import. Que celui qui n'a jamais eu envie de faire avaler sa chevalière à un wémé me jette la première pierre.

On me rétorquera qu'effectivement bien des succès n'apportent rien, que d'autres dégradent le genre. Qu'il est malheureux de perdre son temps avec Raphael Saadiq quand on ne connait pas la Motown et qu'une Pj Harvey vaut deux Anna Calvi. Me viennent alors des envies de jouer au Socrate des dance-Floor : j'ai connu une femme au visage imparfait, aux atours différents, qui me ravissait plus que ses comparaisons gracieuses. Depuis quand la musique n'est-elle qu'une cérébrale affaire comptable ? Depuis quand faut-il établir l'arbre généalogique d'une chanson pour se résoudre à donner du bassin ou trembler de l'hypophyse ? Comme dirait Richard, la musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots. Et si le nouveau single de Phoenix au titre ad-hoc déplait aux gardiens du temple, soit. Qu'ils retournent alors bouger leurs cerveaux au son de leurs idoles momifiées : la musique est une langue vivante.

Phoenix - Entertainment

 




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