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Le Visage Vert, revue de littérature

Par Eric Bonnargent
Le masque vert  Éric Bonnargent 

Le Visage Vert, revue de littérature

James Ensor, La Mort et les masques

Avec sa couverture à rabats, son papier épais et ses illustrations, Le Visage Vert, consacré à la littérature fantastique et d’épouvante, n’est pas qu’un bel objet. Un remarquable travail de recherche permet aux rédacteurs de proposer des textes oubliés d’auteurs du XIXe et XXe siècles ainsi que des textes contemporains. Avec toute son érudition, Michel Meurger a réalisé un passionnant dossier consacré aux Masques. Le rôle de cet accessoire par lequel « s’opère le passage de l’intérieur et de l’extérieur, de l’animé et de l’inanimé, du visible et de l’invisible, du montrable et de l’immontrable, du vrai et du faux, du masculin et du féminin, de l’être et du non-être » est analysé à travers l’histoire, la religion, le cinéma et la littérature. Qu’il cache ou qu’il révèle, il permet à celui qui le revêt de vivre « des existences distinctes et séparées. » Ce dossier est illustré par quatre nouvelles. La première, Les Faulx-Visaiges, signée Marcel Schwob s’inspire de faits réels. À la fin de la Guerre de 100 ans, une bande masquée terrifiait les campagnes normandes : « Car les Faulx-Visaiges tuaient cruellement, éventrant les femmes, piquant les enfants aux fourches, cuisant les hommes à de grandes broches pour leur faire confesser les cachettes d’argent, peignant les cadavres de sang pour appâtir les métairies et les réduire par la peur. Ils avaient avec eux des fillettes prises le long des cimetières, qu’on entendait hurler dans la nuit. Personne ne savait s’ils parlaient. Ils surgissaient du mystère et massacraient en silence. » Quatre autres nouvelles, Le Masque de Richard Marsh, L’Œil du masque de pierre de Bodo Wildberg et Le Leurre de Nicholas Royle entraînent le lecteur dans d’inquiétants méandres où la folie meurtrière côtoie l’irrationnel. Le lecteur découvrira en outre deux nouvelles hallucinatoires de John Bedot et un court texte autobiographique jamais traduit de Lafcadio Hearn, un écrivain que les amateurs de littérature de l’imaginaire connaissent bien.
Le Visage Vert, revue de littérature
 

Le Visage Vert, n° 21, 17 € 
Article initialement paru dans le Matricule des Anges, janvier 2013.

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