Passion

Entre kitsh/érotisme assumé, voyeurisme et grande maîtrise de la mise en scène (splits-screens, jeux d'ombres à la Body Double, scènes dignes de Pulsions), De Palma nous revient en très grande forme avec cette histoire de manipulation entre une blonde et une brune pas très commodes. En adaptant Crime d'amour d'Alain Corneau, De Palma s'appropie le thriller pour le faire sien tout en pastichant son propre cinéma ; on pense à cette première demi-heure (presque ratée) sous fond de musique sirupeuse digne d'un film érotique bas de gamme. Il faut se l'avouer cette première demi-heure est un peu kitsh mais passée les présentations des personnages, on rentre dans le vif du sujet et là Passion devient passion...ant. Haletant, même. Dérangeant. Dérouteant. Un polar qu'on a du mal à qualifier aussi. On retrouve les obsessions chères à De Palma pour les masques, les doubles (la blonde/la brune), les rapports de domination mais aussi sa fascination pour Hitchcock (on pense à Frenzy, Psychose et d'autres). Un cinéma cinéphile d'un réalisateur qui était dans son temps déjà post-moderne. Mais qui avec le temps de l'internet se bonifie (voire sa lecture du voyeurisme au temps des portables et de la multiplication des écrans).

p.s : vous ne verrez plus les écharpes de la même manière !