Magazine Musique

Graphiste du mois : Melchior Abeille

Publié le 26 février 2013 par Unionstreet

mpy-1020-426-homeUnion Street : Présente toi.

MPY aka Melchior Abeille, je suis graphiste et photographe depuis 6-7 ans à Paris. A côté de ces activités diurnes j’ai co-fondé Street Tease avec des copains en 2007, un magazine en ligne sur les cultures urbaines.

US : Pourquoi avoir choisi ce pseudo ?

MPY : C’est un retour de graffiti, la culture du pseudo… je me voyais pas bosser sous mon propre nom en sortant d’école, alors qu’en fait tout le monde pense que Melchior Abeille en est un, ça valait bien le coup de me prendre la tête. Et puis Mpy, personne ne capte que comment le prononcer.

mpy-joyeux-noel

US : On te connait tous sous ton pseudo, mais c’est quoi ta vraie story?

MPY : Adolescence entre Paris et Colombes, je suis tombé dans le rap, le skate (sans avoir été un pratiquant acharné), le graffiti, les tattoos et les cultures underground. Un peu plus tard dans les chaussures de sport, les habits, bon j’ai pas trop changé là dessus.

mpy-red-bull-rbma

US : Pourquoi avoir décidé de ne pas bosser en agence ?

MPY : Pendant mes études j’ai fais un stage avec des free-lances et un autre en agence, il n’y avait pas photo pour moi, c’était le jour et la nuit. Je savais très bien à quoi ressemblerait la vie en free mais je l’ai tenté quand même. Et puis avec Street Tease à gérer en même temps je me rend compte que ça serait difficile au quotidien, le truc est chronophage vous devez en savoir quelque chose. J’ai 30 piges, je peux plus faire des nuits blanches à bosser sur des side-hustles sans le sentir le lendemain matin !

mpy-illu-falzar
mpy-st-reebok

US : Comment est ce que tu définirais ton style ?

MPY: En sortant d’école j’ai bossé trois ans en free-lance avec un label de disque indé, du coup j’ai très vite été amené à travailler plus sur des gestions typographiques qu’autre chose, et finalement avec le graffiti c’était ce que je voulais le plus. Depuis je fais ça, principalement de la typo, des logos, donc j’ai toujours tendance a voir la lettre comme l’acteur principal de mes boulots, le reste vient ensuite. Je bosse toujours au début en noir et blanc, et souvent je laisse comme c’est, parce que la couleur me semble être un effet en lui-même. La couleur peut-être un maniérisme aussi, pour autant je suis loin de détester ça, je m’en sers en gardant toujours l’idée de contraste fort. Je pense pas avoir de « style » au sens récurrent du terme, mais plutôt une écriture basé sur des lettres denses, et des visuels assez constatés en général.

mpy-gero-dontbelievetherap

mpy-gamble-01

mpy-double-goose-music

US : Quelles sont tes sources d’inspiration ? 

MPY : Le fegra, Tumblr, les livres de photos et de graphismes que j’entasse, les pochettes de disques, les designs de skate, les vieilles affiches de films, pas mal de choses qui tournent autour de la typo sans être particulièrement dans une inclinaison purement technique (pas de livres de tracés de lettres, pas d’histoires de la typo)

mpy-spoek-pict

mpy-bdp-oxmo

US : Combien de temps tu mets pour faire tes visus ?

MPY : Tout dépend de la commande et du rendu qui est demandé, c’est tellement différent si c’est un logo ou une pochette de disque… Impossible de te répondre là !

mpy-orelsan

US : Qui tu verrais refaire la home de notre site ?

MPY : Même si c’est mon pote et qu’on pourrait penser à un manque total d’objectivité, j’avais bien aimé l’illustration de Blarf (Aka Maviou, membre émérite de Street Tease), pour les prochains ça serait cool de le proposer à un photographe.

US : Quel est ton rêve de graphiste ?

MPY : Avoir des clients ouverts d’esprit et des commandes qui me permettent de me faire plaisir. Ca ne veut pas du tout dire un gars qui te laisse champs libre, mais plutôt quand le brief te laisse une marge de manœuvre intéressante en tenant compte des contraintes. Je suis pas un artiste, je répond à des commandes qui sont des besoins de communication visuelle, c’est des arts appliqués donc bon. Ya rien de pire qu’un client qui te dit « fais ce que tu veux » et qui derrière te fait dix mille motifs.

US : Vers quoi aimerais tu te développer ?

MPY : De plus en plus de typo, avoir le temps de développer des projets personnels autres que Street Tease. J’ai presque pas de visuels perso, faute de temps, du coup je me rattrape en faisant des snapshots à l’argentique depuis deux trois ans, comme un terrain de jeu débile que je post sur mon Tumblr

US : Dis donc, on ne te voit plus en soirée, en décembre, on a fait une soirée Very Best Of avec Free Your funk, tu étais où?

MPY : J’étais même pas au courant pour être honnête ! Avec le mag on fait deux à trois soirées par an pas plus, le rdv principal étant le Nouveau Casino en clôture du Festival Colors aux alentours de Septembre. Quand tu as un projet digital, c’est bien d’avoir ces moments pour matérialiser le lectorat, voir la gueules des gens qui suivent le mag pendant l’année, ça fait plaisir de rencontrer les gens même si on a pas le temps de parler longuement avec eux, puisqu’il faut bien gérer la soirée ! Maintenant je sors moins, mais je sors mieux.

mpy-bonne-annee-2013

US : Est ce que tu penses qu’il y a trop de « Street » dans le game en ce moment ? (Be Street, Street Tease, Union Street, Canal Street, Street Rules etc)

MPY : En 2007 – voire en 2006 quand on parlait du projet entre nous et qu’on a déposé le nom, non il n’y en avait pas trop. Maintenant c’est différent bien sûr, mais j’assume le nom Street Tease, on était parmi les premiers en France. Et puis le mot est direct, ça dit bien de quoi ça parle, parce qu’on est toujours dans ce délire d’emploi de mots ricains, beaucoup plus facile à utiliser que le mot « rue ».

mpy-enfer

US : Donnes moi 5 bonnes raisons d’être graphiste.

MPY :

Si t’es assez discipliné tu peux bosser de chez toi.

Si t’es assez bon tu peux en vivre.

Si t’es assez sympa les clients rappellent.

Si t’as rentrer un super client dans le mois tu peux chiller quelques jours pour faire des trucs perso ensuite.

Si tu dure un peu dans le temps ça prouvera à tes parents qu’ils avaient pas de raison de flipper !

US : C’est quoi tes grandes lignes pour cette année ?

MPY : Le nouveau site de Street Tease, plus de photo en essayant de pousser le délire vers des shoots plus travaillés, sans aller dans un délire « mode » (les belles robes et les coiffures en cathédrale ça me parle pas), essayer de faire des trucs perso.

mpy-holly-cam

US : Si tu pouvais faire passer un message que dirais tu ?

MPY : Je trouve assez marrant de faire l’habillage d’un site sur les cultures urbaines alors que j’ai jamais pensé à le faire pour le mien, du coup je le ferai jamais pour Street Tease parce que j’aurai du y penser avant, ça me met devant ma propre absence de clairvoyance !

mpy-blackrainbow-paris

US : Si tu devais cracher sur quelqu’un ? N’aies pas peur, on ne le dira à personne.

MPY : J’ai toujours dis que je voyais pas l’intérêt de prendre du temps perso pour dire du mal de quoi que ce soi, pas que je sois un bisounours, mais qu’est ce que je vais me faire chier à perdre du temps à parler d’un truc que j’aime pas ? Alors je comprend pas les gens passionnés qui passent un temps dingue sur les internet à parler de chose qu’ils aiment pas, quelle perte de temps, comme si on en avait en rab.

US : Un mot pour la fin ?

MPY : Arrêtez de nous casser les couilles avec le cheval, et merci les dudes.

findus-530x374

Sites :

folio

daily tumblr

Comments

comments


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Unionstreet 88609 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine