Doit-on encore présenter ce livre de Boris Vian (1920-1959) ? J'ai découvert cet auteur il y a vingt-cinq ans. Trop jeune à l'époque, je souhaitais vivement relire cet oeuvre avec la maturité en plus.
10/18, 315 pages
Colin est un jeune homme heureux et fortuné, entouré de ses amis et d'un cuisinier prénommé Nicolas qui lui mitonne de bons petits plats. Tout est merveilleux au premier abord et pourtant il lui manque une chose : l'amour. Cet amour qu'il envie à Alise et Chick, l'ingénieur, ce dernier passant son temps à collectionner les oeuvres de Jean-Sol Partre. Un jour, Colin rencontre Chloé, une jeune fille souriante et superficielle. Les choses se décident, le couple se marie. Ils filent le parfait amour. Oui mais voilà, la maladie arrive... Au cours du voyage de noces, la jeune fille prend froid et tousse. Le professeur Mangemanche diagnostique la présence d'un nénuphar dans le poumon droit, lui dévorant lentement la vie. Le seul remède qui reste à Colin : l'entourer d'une myriade de fleurs dont elle doit inhaler le parfum, tentant coûte que coûte d'insuffler la vie à sa bien-aimée...
Mon avis : Boris Vian raconte à merveille l'histoire d'un amour réciproque vouée à un bonheur parfait : l'intelligence, la beauté et la richesse. Cet amour se laisse dévoré par la terrible maladie, plongeant le lecteur dans une ambiance sombre et oppressante ; joies et peines s'entremêlant jusqu'à le bouleverser, le tout sur un air de jazz et de nonchalance surréaliste. Aucun répit n'est laissé aux personnages et le lecteur ne peut rester insensible.
Le style de Vian, à la fois simple, enchanteur et complexe, nous emporte dans un tourbillon d'émotions où la naïveté de l'être humain et la terrible fatalité se croisent dans un univers décalé, romantique et poétique.
A lire ou relire sans hésitation aucune !