“ Je fais une proposition qui sera de rendre publique, très facilement accessible, l'ensemble des subventions qui sont données.” Roulement de tambours, les attachés de presse se concentrent prêts à répondre à la déferlante d’appels des médias, Twitter et Facebook vont s’enflammer, les élus de droite préparent leurs bons mots et ... rien. Rien du tout. Rien non pas parce que la proposition est mauvaise – rendons justice à NKM, elle est plutôt bonne. Rien parce que c’est déjà le cas... Soyons francs: cette mesure daterait seulement de quelques jours, cette méconnaissance serait sûrement excusable, après tout l’erreur est humaine, surtout pour une élue qui découvre les dossiers parisiens, mais cela fait ... roulement de tambours (bis) ... 12 ans que c’est le cas ! 12 ans !
Soyons sérieux : être au service des Parisiens, c’est déjà connaître son sujet et être force de proposition. Cela prend du temps, cela se réfléchit, cela se pense. Je vous le dis : l’improvisation est une forme d’injure, tout au moins une forme de brutalité envers les Parisiens. Assez d’approximation, de contre-vérités et d’effet de manche sans queue ni tête. Je fais partie de ces gens, et je crois que nous sommes tous un peu comme ça, qui pensent que le débat est une nécessité absolue dans une démocratie et que, dans la plupart des cas, cela nous permet d’avancer. Qui dit débat dit argument … Alors à quand le débat avec NKM ? L’improvisation est-elle une nouvelle méthode de travail de la droite au service des Parisiens ? Je suis désolé, je suis peut-être un peu dur avec NKM mais je me sens blessé. Je suis un élu mais d’abord un militant associatif, président bénévole de trois associations. Je donne de mon temps pour les causes auxquelles je crois et cela, au détriment de ma vie privée. C’est mon choix, je l’assume totalement mais j’avoue que j’ai du mal à accepter ce discours de méfiance envers les associations. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Si l’on regarde ce que cache cette proposition « révolutionnaire », on voit bien en filigrane se développer un discours très dur envers les associations, un discours anachronique, illégitime et injuste. Suspicieux.
Depuis l’arrivée de Bertrand Delanoë et d’Anne Hidalgo, les choses sont formalisées et transparentes. On ne fonctionne pas « à la malette » !
Illégitime car mettre en cause les associations, c’est mettre en cause les structures qui agissent au plus près des Parisiens, qui sont en somme les garants de leur qualité de vie, de notre qualité de vie ! Les associations ne sont pas qu’une unité économique. Je suis désolé mais que doit-on dire par exemple à une association comme les Petits Bonheurs qui œuvre au plus près des malades séropositifs, des plus précarisés, auprès de celles et ceux qu’on oublie ? On doit leur dire merci, courage, continuez, on vous soutient ou doit-on leur dire qu’ils sont seulement une case dans un formulaire comptable ?
Injuste pour les personnes qui donnent de leur temps personnel, au service des autres que ce soit dans le monde sportif, culturel, social, caritatif ou autres. Je fais partie de ces personnes bénévoles. Je crois dans les associations. Je crois qu’elles sont une richesse. Je crois que donner de soi, de son temps est une belle chose. Je crois que Paris doit être fier de soutenir les associations et de les accompagner comme elle le fait.
Créer le lien social, c’est aussi notre rôle d’élu. Alors, bien sûr, la droite parisienne aura à cœur de prouver qu’il y a un malentendu sur ses propos, qu’on ne sait pas lire, qu’on a mal entendu, etc…
Soyons francs, le discours de NKM est inquiétant et il n’annonce rien de bon pour le monde associatif à Paris … Il lui appartient aujourd’hui de le rassurer car on ne peut construire une ville où il fait bon vivre ensemble sans la mobilisation du tissu bénévole et associatif.