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-Témoignage et analyse- retour d’expérience de deux réalisatrices

Par Monartiste

Deux générations, deux premiers films, une même ambition, réussir à créer et pouvoir partager son oeuvre.

-Témoignage et analyse- retour d’expérience de deux réalisatrices


Voici, la suite de l’interview que j’ai faite avec une jeune cinéaste Laure Bourdon, Dolça, qui revient cette fois-ci sur la réussite de sa campagne sur Touscoprod

Petite présentation de Laure Bourdon

Laure Bourdon est née à Montpellier. Au cours de ses études de lettres et de cinéma à Paris et à Berlin, elle réalise plusieurs petits films par le biais d’une association étudiante  qu’elle met en place, mais son film de fin d’études, un court métrage documentaire produit par Les Films d’Ici, constitue sa première expérience professionnelle. Dolça sera sa première fiction.

Quels moyens avez-vous utilisé pour communiquer autour de votre projet ? Quelles relations avez-vous voulu ou réussi à établir ? Quelle valeur ajoutée avez-vous essayé d’apporter ?

Nous avons surtout basé notre campagne de communication sur le bouche à oreilles et les réseaux sociaux (facebook notamment, via une page facebook du film), mais nous avons également tenté d’être présentes dans les médias, notamment régionaux: le court métrage sera entièrement tourné dans un village des Pyrénées-Orientales, et en partie en catalan. Il nous a donc paru important de faire connaître le projet dans la région, via la presse écrite (un article dans L’Indépendant) et la radio (interviews à France Bleu Roussillon et Radio Arrels). Nous avons également imprimé des flyers que nous avons distribués dans la région, mais aussi à Paris.

Les relations établies durant cette campagne n’ont pas tant été avec les donateurs qu’avec les institutions et/ou les médias: L’Indépendant, par exemple, souhaite nous suivre durant la préparation, le casting puis le tournage, afin d’écrire de nouveaux articles sur le projet. France Bleu Roussillon nous a également proposé de diffuser les futures annonces de casting et de recherche de décors. Comme le projet n’est encore qu’en préparation, il est important de garder des liens avec des partenaires qui pourront éventuellement nous aider de nouveau lors du tournage, voire par la suite, lors de la promotion du film fini.

Vous êtes-vous reposé sur les contreparties pour votre campagne ou avez-vous compté sur votre réseau de proximité pour communiquer et promouvoir votre projet ?

La plupart des donateurs font partie de notre réseau, ou ont connu le projet via des contacts qui ont communiqué autour du film (majoritairement par le biais des réseaux sociaux). Cela dit, beaucoup sont des connaissances assez éloignées, et certains de généreux inconnus, dont nous imaginons qu’ils ont été séduits par le projet lui-même, et par les contreparties proposées (qui sont toutes en lien avec le projet).
Nous avons reçu de nombreux dons après nos deux passages en radios régionales, dont nous supposons qu’ils ont attiré l’intérêt des habitants de la région ; le projet est géographiquement et culturellement tellement ancré en Catalogne qu’il a poussé des Catalans à nous soutenir par solidarité. Les gens du village sont ravis que ce court métrage soit tourné chez eux !

Avez-vous eu des échanges avec vos soutiens ? Pensez que cette relation va perdurer ? Comment allez vous essayer de la faire vivre ?

Nous envoyons systématiquement des mails de remerciements à nos donateurs, mais nous recevons peu de réponses. En revanche, nous avons reçu plusieurs candidatures spontanées de personnes (comédiens et techniciens) que le projet a séduit, et qui aimeraient travailler sur le film.
Même si nous ne sommes pas personnellement en contact avec chacun de nos soutiens, nous allons les tenir au courant de toute l’avancée du film, et de toutes les informations susceptibles de les intéresser. Plus qu’une simple mise à jour, nous désirons leur faire vivre la préparation et le tournage à distance, à travers des photos, des vidéos, une sorte de blog qui permettra aux personnes intéressées de vivre la vie du film au plus près.

Pensez-vous utiliser le crowdfunding comme moyen de financement pour vos prochaines créations ? En tirez vous des enseignements que vous pourriez donner aux autres porteurs de projets dans l’audiovisuel…

Il nous semble difficile d’utiliser le crowdfunding à court terme, dans la mesure où nous avons beaucoup fait appel à notre réseau de proximité, que nous ne pouvons pas solliciter tous les ans pour financer de nouveaux projets. En tant que réalisatrice, je porte moins de projets que Florie, qui, étant productrice, travaille sur plusieurs films à la fois – en n’ayant pas forcément le même rôle, donc le même investissement, pour chacun d’eux.
Je trouve l’expérience du crowdfunding très enrichissante, et cela me semble un excellent moyen de faire connaitre un projet; alors que nous n’avons encore obtenu aucun financement « traditionnel », tous nos contacts sont au courant du film que nous préparons, ce qui nous pousse à nous investir un peu plus chaque jour. Demander des soutiens financiers à son réseau – même élargi – me semble en revanche possible de manière très ponctuelle, mais je ne m’imagine pas solliciter mes proches de cette manière pour chaque projet.

Aux porteurs de projets, il me semble important de souligner qu’une campagne de crowdfunding demande énormément de temps et d’énergie ; il n’est pas question de mettre le projet en ligne et de ne plus s’en occuper, en attendant que l’argent tombe, ça ne fonctionnera pas. C’est un vrai travail, qui nécessite d’être organisé et méthodique, de donner régulièrement des nouvelles aux soutiens (pas toujours évident en phase de préparation où tout est encore très abstrait, cela demande de l’imagination de savoir rendre le projet vivant et attractif) et de bien gérer sa visibilité.

Questions posées à la réalisatrice du film Foudre, Manuela Morgaine, à l’origine de la campagne pour financer le lancement dans les salles du film.

Pourquoi avoir fait appel au crowdfunding ?

 

Depuis la création de ma compagnie en 1991, Envers Compagnie, qui produit autant du cinéma, que des pièces radiophoniques, du spectacle vivant, et des installations, je me pose la question du financement de l’art.

Je me suis rendue compte très vite que je passais, comme tous les artistes autour de moi, plus de 50% de mon temps en recherche de production. Cela voulait dire, si je compte en années, que sur 22 ans d’existence artistique, j’ai passé onze ans à part entière à chercher les moyens d’œuvrer.

Ce n’est pas un calcul à la louche mais une mesure véritable du temps pris en démarches administratives pendant dix ans pour monter des dossiers de demandes de subventions, tous domaines confondus, ou rencontrer les acteurs financiers qui pouvaient être susceptibles d’investir, ou voyager pour tenter de trouver des solutions en Province voire à l’étranger.

Tout ce mi-temps n’étant pas rémunéré pour l’artiste qui cherche les moyens de travailler, et  finalement toujours le même résultat : trouver tout juste les bouts de ficelle qui permettent de faire tenir debout un projet, payer les techniciens et le matériel et être mal rémunéré soi-même une fois sur trois.

Le constat aussi de la désertion du travail d’artiste à plein temps.

Parmi tous les artistes que j’avais connu par exemple à la Villa Médicis lorsque j’étais Prix de Rome en scénographie en 1994, sur les vingt artistes qui résidaient là bas avec moi, un sur deux arrêtait la création dès qu’il fondait une famille, l’autre moitié devenait enseignant dans sa propre pratique ou exerçait un métier qui n’avait rien à voir avec le fait d’être artiste.

Je parle là de grands artistes reconnus et non pas de jeunes créateurs outsiders. Tout cela m’a fait réfléchir au moyen de m’en sortir sans compromissions ni démissions à mon œuvre en cours. Pour moi sans compromissions cela voulait dire tenter d’arriver à rester artiste jusqu’au bout du bout, être ce que Beckett appelle un «  Bon qu’à çà », non par posture, mais par exigence personnelle, vu le travail quotidien que cela demande de parvenir à une véritable écriture, à la maîtrise d’une discipline artistique et à sa maturité.

Il y a dix ans j’ai compris que je ne pourrais jamais plus revenir en arrière, que je ne renoncerai pour rien au monde à ce choix, même s’il demandait des sacrifices financiers considérables et le sentiment permanent d’insécurité matérielle. Pour ne pas  me décourager,  j’ai pensé inventer un brevet, comme l’avait fait avant moi et avec grand brio Marcel Duchamp (il est l’inventeur de la machine qui coupe le sucre en morceaux), et tenter de faire petite ou grosse fortune avec ce brevet pour réinvestir l’argent dans mon propre travail, et selon mes possibles, dans celui d’autres artistes que j’admirais et que je voyais en difficulté.

Même si c’est toujours un projet utopique et que je m’y emploie depuis une dizaine d’années, ce brevet a été déposé/validé à la Haye et sera en cours de fabrication dans un an. Si je le réalise cela aura pris douze ans et beaucoup de fonds propres investis.

Je ne serais jamais arrivée au crowdfunding sans avoir penser au brevet d’invention. Parce que l’invention d’un brevet m’a fait entièrement reconsidérer ma façon de  penser/produire l’art.

Je suis restée alerte sur le sujet et me suis depuis intéressée à la manière dont se produisaient les œuvres. Cela a impliqué que je lise les génériques de fin des films dans le détail en relevant les participations financières qui me paraissaient singulières, que je relève aussi les noms des mécènes d’expositions etc… Dès que je me suis ouverte à ces recherches de production parallèles, j’ai découvert l’existence du crowdfunding aux Etats Unis, puis avec les grands noms arrivés en France, My Major Company, puis Kiss Kiss Bank Bank qui de plus en plus figurait sur les génériques de cinéma.


Comment avez-vous abordé cette démarche participative  et l’utilisation des réseaux sociaux ?

Faisant des recherches sur les différentes plateformes de crowdfunding je suis tombée sur le blog de Mon artiste qui les recensait, puis j’ai lu le guide très précieux de Nicolas Dehorter. J’ai alors contacté Nicolas D. pour avoir ses conseils. Je lui ai expliqué mes différents projets, de long métrage et d’installations d’art plastique que je tentais de produire depuis une dizaine d’années et lui ai demandé s’il pensait que le crowdfunding était adapté pour moi. Nous avons convenu tous deux qu’il ne pourrait être que d’une aide ponctuelle vu les coûts de production des deux projets que je lui présentais.

Je pensais que cela me donnerait tout de même une autre énergie au travail plutôt que de passer ces 50% de temps à chercher des solutions qui n’arrivaient pas. Très vite j’ai compris qu’il fallait que mon travail soit présent sur les réseaux sociaux. Je n’avais il y a quatre mois encore qu’un site web www.enverscompagnie.com

Mais pas de page Facebook consacrée à FOUDRE le long métrage pour lequel nous avons lancée ensemble avec Nicolas une campagne de crowdfunding, ni de blog. Nous avons désormais créé un véritable réseau grâce à ces deux pages animées par Nicolas Dehorter.

http://www.facebook.com/pages/Foudre/513113362040110

www.foudre-lefilm.com

Sans la création de ces pages, il est possible que notre campagne de crowdfunding n’ait jamais aboutie tant nous avons mesuré l’intérêt croissant des internautes pour le contenu, les images, tant l’adresse au contributeur est essentiel non seulement par des courriers personnels mais par des informations continues qu’il voit se renouveler de jour en jour sur le web.

Son exigence, s’il doit investir, même une somme minime, est maximale.

Le contributeur, avant même penser à ses contributions, veut participer à une aventure qu’il veut voir se profiler sur le web avant qu’elle existe. Il participe avant tout sur la toile. C’est son lieu de vie avec le projet tant que la campagne n’est pas finie. Et encore aujourd’hui je vois combien de contributeurs continuent de visiter notre page Facebook et notre blog.

C’est donc aussi un moyen de trouver ses futurs spectateurs ou auditeurs en live. Et de nous faire évoluer en tant qu’artistes puisque nous devons être inventifs en amont, avant même que l’œuvre elle-même ne soit encore visible.

Qu’est-ce qui vous a surpris ?

 

Avant tout le manque d’investissement des plus proches, c’est tout à fait déconcertant et dans un premier temps déprimant. On est sûr qu’au moins le premier cercle à qui a été envoyé un mailing d’appel à contributions va réagir puisque c’est la famille, les amis et les professionnels qui devraient, selon vous, se passionner pour votre démarche. A part cinq contributeurs, cette analyse s’est avérée entièrement naïve. Cela rend humble et fait beaucoup réfléchir. Ma plus grande surprise a été la générosité sans limite d’inconnus, ou de personnes ayant contribué par amitié pour un des personnages du film, donc il a fallu encore plus d’humilité, savoir accepter que les dons ne viennent pas de là où on les attend, ne pas avoir du ressentiment pour tous ceux que l’on pense tout proches de soi, prêts à tout pour vous soutenir. Comprendre qu’ils sont là autrement. Que la campagne ne s’adresse pas à eux  avant tous les autres.

 

Quels enseignements en tirez-vous ?

L’appel à soutien financier est tout à fait particulier dans une campagne de crowdfunding et je vois une infinie limite à ne contacter que ce premier cercle souvent défini par les animateurs de plateformes comme le plus important.

Je ne pense pas que ce soit le plus important. Il doit être informé s’il veut à son tour informer son réseau, mais Facebook ou le blog, autant que certains personnages du film, nous ont fait venir la majorité de nos contributeurs.  Il faut  impliquer au moins deux ou trois complices d’une équipe de travail. La recherche ne peut pas être sous la seule responsabilité du réalisateur, du musicien, de l’aventurier, du porteur de projets. Elle aura bien moins d’impact que si elle est supportée (dans le sens des supporters) par ceux qui ont participé activement à l’aventure ou qu’ils vont pouvoir y participer.

Trois participants du film se sont investis très fort dans la mise en place d’un réseau pour trouver des contributeurs.  Mon producteur Mathieu Bompoint de Mezzanine Films, le personnage de Syméon incarné par Michaël Jasmin et le personnage de Saturne incarné par William de Carvalho. Sans eux, sans leur réseau bien plus étendu et varié que le mien, sans leurs courriers, leurs relances, je n’y serai jamais arrivée seule.

Il y avait en moi et tout du long, un sentiment de « gêne » comme si je faisais la manche personnellement pour réaliser mes désirs. Alors qu’être artiste est, pour celui qui voue sa vie,  une question existentielle. Difficile de faire entendre aux autres qu’un artiste qui n’œuvre pas n’existe pas. Que ce n’est pas un hobby mais un engagement à tenter donner du sens à  une autre vision du monde. Que cela demande de chercher sans relâche et que le monde tel qu’il est ne se suffit pas. Qu’il a toujours eu besoin de dessins sur ses parois rocheuses, de gestes, de représentations, d’une part de rêve pour supporter la part de cauchemars imposés au jour le jour par tous les désastres auxquels nous assistons.

Ressentant en permanence cette « gêne » à demander de l’argent pour ma campagne de crowdfunding, j’ai engagé Nicolas Dehorter comme blogueur animateur et le mailing partait toujours de lui. Mais là encore j’avais le sentiment que nous ne parvenions pas, malgré le travail sur tous les courriers en amont, à imposer l’évidence de la campagne, son urgence, sa nécessité auprès de tous. Nous n’avons touché ainsi qu’une infime partie de nos contributeurs.  Aussi je me demandais, pendant les 90 jours de campagne, et toute l’énergie qu’elle demande, s’il n’aurait pas été intéressant d’avoir dès le départ des relais dans la presse, les radios, que quelque chose de public annonce la campagne et la crédibilise aux yeux de tous ceux que nous avions sollicité.

Ayant réussi à trouver trois contributeurs en quelques minutes, juste en mettant une annonce sur la page Facebook de FIP je me suis rendue compte aussi combien un mailing personnel, même en cumulant les carnets d’adresses du blogueur, de la plateforme qui envoie elle-même des relances à son réseau à travers une newsletter, de tous les participants du projet, était un facteur limitant, chaque fois trop personnel.

Ce  « trop privé » de la campagne de crowdfunding est la seule expérience négative que j’ai retenu. Pour cela et même si la campagne sur Babeldoor a été réussie grâce à l’ énergie continue de tous, si c’était à recommencer, il est évident que je rendrais publique la campagne en sollicitant la presse et surtout je voudrais qu’il y ait la possibilité de toucher des entreprises, des mécènes, des business angels, des investisseurs en plus des contributeurs privés.

Pour cela l’à venir du crowdfunding me semble très prometteur  et bien au delà du monde artistique, s’il parvient à se banaliser et à la fois à s’enrichir de nouveaux contact dans le monde de l’industrie, s’il est aussi reconnu d’utilité publique par l’état, qu’il se mette à faire partie du paysage social et ne soit plus une roue de secours pour les projets en rade.

Qu’il s’entoure de partenaires très actifs financièrement tout en continuant son appel au plus grand nombre d’entre nous tous.

Que le geste du petit don entre dans les mœurs de chacun. Que chaque Un sente qu’il est une pièce du Nous tous et que son geste, même infime, compte infiniment.

 

Est-ce que cela va faire évoluer votre relation avec le public ou votre place d’artiste ?

Cela a déjà considérablement fait évolué ma réflexion sur la manière de produire. Ma relation au public a elle aussi changé puisque je suis en relation avec des spectateurs virtuels depuis des mois et que je leur promets la lune pour demain. Cette Lune qui va surgir, mon long métrage FOUDRE qui sortira à Paris fin 2013 après une tournée de festivals internationaux, je la dessine jour après jour et espère être à l’abri désormais d’une éclipse.

Je suis  convaincue que l’énergie à créer doit s’accompagner aujourd’hui de celle à inventer ses propres moyens de production, l’indépendance étant le gage d’une création authentique et d’une capacité à repousser les limites.

Inventer des solutions et des possibles reste ce qu’il y a de plus palpitant.

Analyse – A l’ère du numérique, le passage du raconteur d’histoire à l’architecte d’histoire.

Le projet de long métrage El cosmonauta avait son site internet, avant que le scénario soit bouclé. Le film avait ses premiers contributeurs, fans, followers avant qu’ils ne connaissent l’acteur principal. Cela s’est révélé avant tout une aventure humaine entre le chef de projet, son équipe et son public.  Le réalisateur dans le futur devra prendre conscience que le processus de fabrication et de lancement d’un film commence avant le tournage, qu’il est nécessaire de s’approcher de son public, de ne pas les voir uniquement comme des spectateurs et de réussir à s’ouvrir à ses réactions

A l’ère du numérique et devant la difficulté de trouver des fonds et sa place, l’artiste doit et le comprend de plus en plus la nécessité de connaître son projet de A à Z, de s’impliquer sur toutes les étapes de développement, et prend la mesure, que sa responsabilité réside aussi dans la nécessité de trouver un public, de lui donner envie, de le mobiliser ou encore de le secouer pas seulement émotionnellement à travers ses films, mais aussi littéralement par contact direct, que cela soit par mailing, conférence, blogs, réseaux sociaux.


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