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Blow Out (Brian De Palma, 1982)

Par Doorama
Blow Out (Brian De Palma, 1982) Un preneur de son enregistre par hasard un accident de voiture, et sauve une passagère. Le conducteur est mort, il s'agissait d'un gouverneur... Grâce à son enregistrement, Jack Terry découvre qu'il ne s'agit pas d'un accident et décide de révéler au grand jour la vérité.
En pleine décennie d'Or du réalisateur (1975-85), Blow Out n'échappe pas à l'ultra citation et à l'ultra référence d'autres oeuvres cinématographiques dont De Palma abusait alors. Blow Up, Conversation Secrète et Hitchcock, toujours et bien sûr, nourrissent le terrible échec commercial qu'à été Blow Out. 30 ans plus tard, Blow Out tient pourtant largement la route et se redécouvre avec encore plus de plaisirs qu'à l'époque, magnifiquement porté par un Travolta exceptionnel et les tics d'un réalisateur aussi virtuose que pompier...
En 82 Blow Out arbore encore une chouette patine 70's. Malgré une réalisation un peu tape-à-l'oeil (mais non moins superbement réussie !) il est un film très sombre, encore traversé de la parano de la décennie précédente et échappe aux stigmates 80's. De Palma construit une histoire forte, véritablement passionnante, qui bien que "pillée" dans d'autres oeuvres, trouve une personnalité convaincante et aboutie qui lui permet d'échapper à ce coté ersatz-hommage qui étouffait ses Pulsions et Body Double de ses années-là (énervants, mais cependant très bons). Blow Out trouve un rythme et une vie propre, il distille virtuosité technique, suspense, obsessions du réalisateur, références cinématographiques et émotion dans ce qui le place, avec du recul, parmi les meilleurs films de son réalisateur, si ce n'est LE meilleur !
Encore auréolé de son charisme acquis avec la Fièvre du Samedi Soir, John Travolta trouve avec Blow Out ce que la rédaction considère comme le meilleur rôle de sa carrière (comme quoi la Scientologie améliore la situation économique, mais pas le talent...). Beau, animal, cool, sympa et beautiful loser comme rarement on a vu au cinéma, Travolta parvient sans peine à gagner toute l'empathie du spectateur sur Jack Terry. Seul contre tous, Jack Terry est un personnage sacrifié, presque crucifié, en direct devant le spectateur, et ce qui lui arrive est d'une injustice redoutable, et c'est peut-être là l'une des plus grandes forces de Blow Out, ce qui lui donne toute sa noirceur...
Blow Out acquiert de la densité avec les années, il se bonifie et parvient à gagner les qualités d'un grand film, des qualités qui le place parmi ces films qui restent une fois les modes passées. Le style De Palma y est certes hyper démonstratif, quelque part peu fin, blindé d'effets pompiers, mais il lui confère pourtant une intelligence qui joue à plein pour le plaisir du spectateur et souligner sa puissance dramatique. Son final est simplement énorme, abyssal, et trouve un rythme parfait et une intensité vertigineuse (formidablement résumé par ce plan circulaire en contre-plongée...). Blow Out était un film efficace en son temps, il l'est toujours autant aujourd'hui. Blow Out était un film réussi en son temps, il apparaît aujourd'hui comme bien plus : un film important, parfaitement pensé et maîtrisé. Contrairement à bien des souvenirs cinématographiques de cette décennie, Blow Out gagne en force, loin, très très loin de la simple dimension du souvenir, il fait à nos yeux dorénavant partie de ces films capable de trôner à côté des plus grands classiques, sans avoir à rougir de quoi que ce soit. Blow Out est comme un bon vin, il se bonifie avec le temps, contre toute attente il est devenu un grand millésime. A redécouvrir de toute urgence.
Blow Out (Brian De Palma, 1982)

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