Thésée accompagné de l'oracle Phèdre et de plusieurs soldats déchus partent en guerre contre le roi Hypérion, voulant libérer les titans...
La critique à la grecque de Borat
300 aura mis le peplum dans ses propres retranchements, à l'image de Gladiator. Sauf que comme le Ridley Scott, le film de Zack Snyder a engendré des ersatz dont on se serait bien passé. En l'occurence Le choc des titans et sa suite et Les immortels. Les films de Louis Letterier et de Tarsem Singh ont été produit plus ou moins rapidement, sauf que Les immortels a été tourné après la sortie du Choc des titans. Problème: il mettra plus d'un an et demi à sortir alors que la fin du tournage fut en juin 2010. Et en général, ce n'est pas bon. Pourtant Universal donne une enveloppe de 115 millions de $, soit une belle somme pour l'ami Tarsem, lui qui avait réalisé un petit film indé populaire (The Cell) et un film autoproduit et sorti DTV dans la plupart des pays (The Fall). Mais fort d'une promotion qui sentait rudement mauvais, Les immortels a été un bide monumental. A cela rajouté une conversion 3D qui n'a jamais sauvé les meubles. Il faut dire qu'avec un casting avec des inconnus (Henry Cavill qui venait d'être choisi pour être Superman, Isabel Lucas vue en transformeuse dans Transformers 2, Luke Evans vu dans Les trois mousquetaires de Paul WS Anderson, Joseph Morgan qui vient de la série Vampire Diaries), des has beens (désolé pour toi Mickey Rourke mais bon, Freida Pinto qui n'a jamais su passer outre Slumdog Millionaire, Kellan Lutz de Twilight, Stephen Dorff) et les vieux brisquards (John Hurt, Stephen McHattie).
Les Immortels, un film qui surfe sur la vague mais se la prend en pleine tronche...Dès les premières minutes du film, les effets-spéciaux sautent aux yeux. Tout semble numérisé à la sauce 300 et ce pour le pire. Une laideur encore plus visible que sur l'adaptation du roman-graphique de Frank Miller (qui lui avait réellement un style). Tout semble être trafiqué et les décors sont d'un vide abyssal. Les décors (évidemment tous faits en post-production) sont tellement artificiels qu'on le remarque illico. Encore mieux les ralentis en ce qui concerne les Dieux. En d'autres termes, lui te fait l'action normalement mais la victime est en lévitation avant le prochain coup! Imaginez vous le Dieu en train de vous donner un coup de poing, vous restez immobile et là il vous met le coup de grâce! Tout ça pour montrer sa puissance. Surtout son ridicule au final. Pareil pour les effets sanglants qui semblent encore plus artificiels que ceux de 300. Un aspect gore pour le moins mal-foutu et auquel on ne croit jamais. Pour ce qui est des titans, ce sont de vulgaires cannibales ambulants. Ne vous attendez donc pas à voir un Kraken ou une créature lachant des flammes. Niveau mythologie, Tarsem Singh s'en sort vraiment pas du tout. Ainsi, Thésée n'a même pas besoin du fil d'Arianne pour se sauver du labyrinthe du Minotaure et pour le tuer, ce sera assez banal. Une bonne tranchée de gorge et c'est réglé. Et Thésée de savourer le repos du guerrier avec la soeur d'Arianne (mais comme elle n'apparaît pas, on s'en fout!), l'oracle Phèdre, qui accessoirement ne le sera plus une fois dépucelée!
"Henry, ne finis pas comme moi. Depuis Blade, je râme et je peux pas que ça t'arrive aussi. -C'est vraiment sympa surtout que je vais bientôt devenir Superman chez Snyder. -Snyder le mec que l'on copie? -Oui. -Un beau retour des choses."Par ailleurs, mesdames et messieurs, sachez que ce ne sont pas les fesses de Freida Pinto que nous voyons, ni même son corps de dos mais une doublure! Là je sens chez les lecteurs mâles un sérieux coup de mou. Pour ce qui est des Dieux, leur manière de combattre est déjà un grand moment de n'importe quoi, mais alors leurs costumes dorés et leurs comportements sont de beaux moments de what's the fuck. Que dire par exemple de Zeus qui se trimballe avec des fouets dorés? Si c'est pour déchaîner les divinités grecques parce qu'elles sont montrées de manière ridicule (il n'y a qu'à voir leurs casques, c'est d'une rare mocheté), c'est réussi! Hypérion permet à Mickey Rourke d'y aller franco. Tu fais une connerie, tu meurs. Tu mens, tes roubignoles volent! D'ailleurs pour cette séquence merveilleuse, Tarsem nous montre le bourreau, la future victime les jambes écartées, le geste en train de se faire, mais évidemment quand c'est l'heure de l'écrasement, la caméra va vers le haut. A croire que le Tarsem n'assume pas ce trop-plein gore. Non seulement Rourke passe pour un pervers, mais en plus pour un barbare. Pour ce qui est de l'épique, il n'y a finalement pas grand chose à dire tant tout est chorégraphié et finalement peu intéressants. On peut d'autant plus se lamenter compte tenu du budget, mais aussi de l'ambition du projet. Finalement, il s'agit d'un produit bouffi qui ne parvient jamais à surprendre le spectateur, au détriment de lui faire mal aux yeux.
On dirait du Michel-Ange, le problème c'est que c'est des grecs!Un péplum d'une rare laideur et à côté de la plaque.
Note: Va te faire voir chez les grecs!
Note naveteuse: 17/20