Vivaldi « alla zingara »

Les sonates à trois de l’opus 1, s’ouvrent sur une superbe version de la très célèbre « Folia ». Ces variations ont été un « tube » absolu dès la fin de la Renaissance dans toute l’Europe et au-delà, et ont été reprises par nombre de compositeurs. En s’y essayant aussi, Vivaldi voulait clairement marquer de son empreinte une version dominée depuis quelque temps en Italie par le grand Arcangelo Corelli.

Mais c’est surtout de l’interprétation de L’Estravagante qu’il faut parler ici. L’ensemble est emmené par l’extraordinaire violoniste Stefano Montanari, figure de pointe actuelle du violon baroque, et grand spécialiste de l’ornementation. L’ensemble, tout en conservant une absolue rigueur formelle, atteint de tels sommets de liberté et de bonheur à jouer la musique, qu’on croirait entendre Vivaldi « alla zingara ».

Paul Kristof

VIVALDI, Antonio. Sonate da camera a tre, due violoni e violone o cembalo, op. 1 (Naïve, 2012)