Sónar Reykjavík @Harpa (Islande) : Jour 1

Vendredi 15 février 2013, Harpa, Reykjavík, Islande.

A l’occasion de ses 20 ans, le festival espagnol Sónar a décidé cette année de s’exporter en Islande et de réchauffer les cœurs en pleine période hivernale dans ce coin polaire retranché. On y était, on vous raconte.

A peine le temps d’enfiler quelques bières, on a prévu d’être devant la scène où se produit Pedro Pilatus à 19h30 pour voir et surtout écouter les merveilles que le jeunot (dont on vous a évoqué le nom récemment par ici) est capable de faire. Âgé de 20 ans, il arbore un bonnet rouge et semble vulnérable derrière sa table de mixage, mais il est bel et bien présent. Le public n’est pas nombreux, ce n’est pas dans l’habitude des islandais de sortir tôt même s’ils ont payé 85€ leur pass, et aux vues du prix de la bière aux bars de la salle, ils ont bien raison de consommer chez eux avant. Mais qu’importe, il est 19h56, et tout ce que tu veux c’est shaker ton bouty. Il assure.

Pedro Pilatus (by Oscar Hallgrimssom)

Une fois son set terminé, on change de salle pour aller voir le phénomène Ghostigital. Les mecs sont fous, il y a une limite pour les décibels en Islande ? Le chanteur desserre sa ceinture, c’est de plus en plus chaud, combien de rails de coke ont-ils sniffé avant de monter sur scène ? On avait déjà ouïe dire de leur réputation plus qu’électrique mais alors là, on a juste l’impression d’avoir 5 cœurs qui battent à la fois. Trop fort, on (re)change de salle.

On opte pour Sísý Ey : un mec aux platines, trois filles au chant, une blonde, une rousse et une meuf bouclée à capuche. Une team aux faux-airs de Totally Spies. L’ambiance est mystique, électrique, électronique et la house desservie ici fait son effet. La rousse sort un « let’s dance like there is no tomorrow », tout de suite exécuté par le public. Unnsteinn Manuel Stefánsson, le chanteur de Retro Stefson, monte ensuite sur scène pour participer au show. On ne connaissait pas, mais on a apprécié. Peut-être un tantinet répétitif?

On fait une pause, c’est pas l’tout mais c’est que c’est intense tout ça ! On discute par ci par là, on trinque par ci par là, on rencontre (par ci par là) pas mal de gens venus exclusivement en Islande pour le festival. Belle réussite pour Sónar que d’attirer des gens du monde entier.

Une fois la pause terminée, on assiste à la fin de Diamond Version, collaboration entre Byetone et Alva Noto. C’est pas mal, les beats sont marqués et les basses vrombissent, les compositions sont cependant peut-être un brin froides. L’effet lumière est en tous cas très appréciable.

Arrive le tour de Modeselektor, on les attendait, un an et demi après les avoir vus en plein air aux Abattoirs à Toulouse. Ambiance de folie et salle comble, apparemment nous n’étions pas les seuls à les attendre. La plupart des titres entendus proviennent du dernier album, Monkeytown. Les berlinois subissent deux rappels, c’est pour dire (rien qu’un seul rappel étant ici un exploit !). Ils font les malins, étant tout à fait conscients que leur public attend impatiemment le titre Berlin. Ce n’est qu’au deuxième rappel, et pour terminer en apothéose que les deux lurons balancent le son et font exploser le « tant attendu ». On a eu bien chaud, on s’accorde une petite bière.

Modeselektor (by Guillermo Granell)

On rediscute par-ci par-là, on retrinque par-ci par-là, et il est déjà l’heure d’aller voir comment les islandais de Retro Stefson (dont on vous a parlé il y a peu) se débrouillent sur scène. On débarque à peine dans la salle que le chanteur lance « for the next song I want you to imagine it’s the end of the world ». La bande s’enflamme alors dans un déluge de rythmes tropicaux pour le titre She Said. Ils enchaînent les titres avec une énergie saisissante. Le public est plus que réceptif et l’écoute de l’album n’a été pour nous qu’un simple petit amuse-bouche avant de les voir sur scène. Ils mettent le feu et une chose est certaine : ils méritent amplement de se faire connaître au-delà des frontières islandaises.

Retro Stefson (by Guillermo Granell)

Petite pause (la dernière), on prend l’air cette fois-ci, avant de descendre au parking souterrain de Harpa, aménagé pour l’occasion en dancefloor. Les plus courageux et les plus vigoureux sont là. James Blake aussi est là, pour nous délivrer un DJ set de goût et nous fait terminer la soirée sur une très bonne note au parfum d’évasion, ne laissant présager que le meilleur pour le deuxième jour à venir…

James Blake DJ set (by Oscar Hallgrimssom)

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