C’est il y a un peu moins d’un an que l’on découvre dans un petit club new-yorkais, où que l’on retrouve plutôt, cette bonne vieille branche d’Adam Green, mais cette fois-ci en belle compagnie. Une blonde longiligne prend les devants pour entonner des morceaux ouverts comme un journal intime, laissant s’effacer humblement l’ex-Moldy Peaches. Elle, c’est Binki Shapiro, chanteuse beaucoup trop discrète du side project Little Joy de Fabrizio Moretti (batteur des Strokes). Par un concours de circonstances, Binki Shapiro déménage quelques mois avant pour rejoindre Adam dans la grande ville. Les deux compères se fascinent, une part d’anti-héroïsme les séduit chez l’un et l’autre. L’écriture commence, la musique, elle, viendra plus tard, se poser presque naturellement sur des textes désabusés par l’amour, la tromperie, les souvenirs.
La musique fortement inspirée des obsessions musicales de Green (de Lee Hazlewood à Bob Dylan) sonnera comme quelque chose de très familier. Mais cette légèreté, séduisante de simplicité, amène une fraîcheur pop de qualité qui nous manquait. Shapiro se détache un peu plus, apparaissant comme une de ces icônes d’antan (Casanova), hantée aux côtés du grand brun et de sa vieille guitare. Le tandem soigne ses peines de cœur dans un beau disque sans nom qui mélange pop lo-fi mélancolique (I Never Found Out) et comptines à la hauteur des grands standards (Don’t Ask For More et sa basse lourde qui nous replonge dans L’Histoire de Melody Nelson). Just To Make Me Feel Good et What’s The Reward marquent particulièrement l’empreinte du duo, mêlant leurs voix et les dissociant, un côté pile et un côté face qui se complètent, juste le temps de s’oublier un peu.
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