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L’ACID alerte sur la distribution des films les plus fragiles

Publié le 02 mars 2013 par Enjeux Sur Image

Acid

Ci-dessous, la lettre du mois de mars de l‘ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) qui fait état de la situation de la distribution des films en France.

LA LETTRE ACID / MARS 2013

Croyance et territoires occupés.

Depuis quelques mois, comme c’était malheureusement prévisible, tous les voyants de la diffusion sont au rouge. Il est communément dit que « plus rien ne marche », « le public n’a plus envie »  des  « films de la diversité », c’est la faute de ces films, etc.
N’a plus envie ? La faute des films de la diversité ?

Sur la semaine du 13 au 19 Février 2013,  les 10 premiers films du box office – dont 4 films sortis cette semaine là – occupent 4 693 écrans sur les 5 600 écrans français. Aucun de ces films n’est distribué par un distributeur indépendant.

C’est la vie nous direz-vous, c’est le marché, ce sont ces films là que le public a envie de voir et il leur faut donc une exposition maximale. Vraiment ? Certains de ces films font moins de 400 entrées par copie sur la semaine … Aïe, Ouille ça fait de belles grandes salles vides ça, et pendant les meilleures séances en plus… Ah cher public, ton précieux temps de cerveau disponible ne réagit donc pas forcément aux millions mis dans la publicité ? Patatrac.

Il reste  donc 900 écrans pour les 12 autres sorties de la semaine et les 80 films toujours à l’affiche en France. Possibilités auxquelles il faut encore soustraire les écrans consacrés aux opéras ou à la retransmission en direct le mardi 19 février du concert de Matt Pokora dans 120 salles de cinéma.

Faites le calcul. Le territoire se resserre.

Mais, tiens donc, bizarrement, ce n’est pas sur les films qui occupent 4700 écrans que l’on entend râler. Non, ce ne sont pas ceux-là qui sont accusés de prendre de la place pour rien. Non, ce sont tous les autres, les plus « petits », soi-disant difficiles, dont on constate aujourd’hui que leurs séances sont réduites à une par jour, souvent reléguées en matinée, déprogrammées sans crier gare etc. (merci le numérique ) et qui devraient, dans ces conditions, attirer un public aussi nombreux qu’à l’époque où ces mêmes films étaient exposés tous les jours, en soirée, sur de nombreuses semaines. Cela relèverait du miracle, même le pape n’y a pas cru.

Depuis 2004 et le manifeste « Libérons les écrans » l’ACID affirme que le public est empêché de voir certains films et que oui à terme cela pourrait influer aussi sur ses goûts. Des propositions et des solutions  applicables existent, autres que la relégation des films hors des salles. Encore faut-il y croire un peu. Et enfin ouvrir les discussions…

Quant à nous, nous continuons ce mois-ci une autre forme d’occupation du territoire. En l’occurrence, celui de l’espace de jeu avec les spectateurs.

A l’occasion de la sortie en avril prochain de CASA NOSTRA de Nathan Nicholovitch, premier long-métrage auto-produit à partir d’ateliers de jeu avec des comédiens sur 5 ans, l’ACID et le réalisateur poursuivent cette expérience collective de création en la mettant en partage avec les publics au moment de la sortie du film en salles, sous forme d’atelier de jeu. Ces ateliers auront lieu dans les villes où est diffusé le film, en amont de la programmation. Les salles de cinéma collaborent avec des ateliers de théâtre, des lycéens, ou de simples spectateurs qui ont le désir et la curiosité de découvrir l’expérience du jeu d’acteur. Ces participants découvriront ensuite le film qui passera dans leur ville, en présence du réalisateur et des comédiens.

Du plaisir en perspective. Nous vous en souhaitons autant que possible…


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