O Coeur, comment parler de Toi, calice intérieur de la braise divine, encensoir d'où monte le parfum d'amour? O Coeur, fontaine pour la soif, aubier très secret de l'olivier du ciel, ciboire empli de baume?
O Coeur, comment sans balbutier, dire ceux que seuls savent, ceux qui ont tenu leurs lèvres sur Ta vermeille plaie, qui ont pénétré par la porte et ont dormi, lovés en Toi? O Coeur, moi qui n'ai ni oreilles ni regard, que dirais-je de Toi, que je perçois seulement comme un four où se transmue le blé, ô blé, blé secret broyé entre les grandes pierres, blé écrasé dans la tourmente, passé au feu, devenu chair iradiée, Tu es le pain flambant: que ferai-je, Te voyant?
Soeur Marie-Pascale, dans: Carmel no 2, Dieu de tendresse et de miséricorde (Editions du Carmel, 1979)
image: www.carmel.asso.fr