Magazine Cinéma

Wadjda

Par Lorraine De Chezlo

WADJDAde Haifaa Al Mansour
Drame - 1h30
Sortie salles France - 6 février 2013
avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdulrahman Al Gohani,....
Prix du meilleur film Art et Essai - Festival Venise 2012

Wadjda est une fillette bien téméraire pour vivre dans une Arabie Saoudite si cloisonnée entravant autant les libertés des femmes. Il y a certaines obligations qui lui passent au dessus de la tête : bien ajuster son voile sur le chemin de l'école, mettre de beaux souliers noirs, ne pas adresser la parole aux garçons, éviter tout regard d'homme sur elle, ne pas monter sur une bicyclette. Au contraire, pour pouvoir enfin défier son ami Abdallah, elle convoite le vélo du marchand du coin, se mettant en tête de réunir les 800 rials. Tout est bon pour obtenir ses fonds : négocier des services de trafic d'autorisation de sortie, vendre des bracelets de laine, pleurnicher, et même s'inscrire au concours de récitation du Coran.


Quel film ! Quelle fille ! Quelles femmes ! Wadjda est un très beau film, poignant d'émotions avec l'ambition réussie de décrire un contexte actuel de l'Arabie Saoudite, monarchie islamique, où les jeunes filles sont élevées de manière ségrégationniste, où, en dehors de leur propre foyer, elle ne peuvent se rendre visible pour des hommes, et ne peuvent prétendre à une égalité au quotidien. 
WADJDA
Alors Wadjda nous apparaît espiègle, déterminée, éhontée, effrontée parfois, même si c'est bien relatif. A tous, elle nous prouve qu'elle a raison. Même à sa mère, qui ne la soutient pas dans son projet de faire du vélo. Sa mère reconnaît tacitement l'hypocrisie du système, même si elle tremble pour sa fille. De son côté elle doit faire face à l'éventualité d'un second mariage de son mari, car c'est possible, sans son accord... Sa mère (la magnifique Reem Abdullah) est une femme qui travaille, qui attend son homme, qui répond par ailleurs à toutes les exigences dictées pour la gente féminine.
WADJDA
J'ai beaucoup aimé le film, qui évoque sans s'appesantir, qui suggère sans revendiquer, qui laisse entr'apercevoir sans se plaindre. Beaucoup de choses sont dites par les regards, par les craintes, par les postures. J'ai beaucoup aimé ce film, et dans les dernières scènes, j'ai été victime d'hémorragie oculaire.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lorraine De Chezlo 64 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines