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The Impossible (Juan Antonio Bayona, 2012)

Par Doorama
The Impossible (Juan Antonio Bayona, 2012) Victime du tsunami qui a frappé la Thaïlande en 2004, Henry est séparé de son épouse Maria. Sans savoir chacun si l'autre est vivant ou non, ni même si leurs trois enfants ont survécu aux vagues meurtrières, Henry part à la recherche du reste de sa famille dans un paradis devenu enfer.
L'histoire de ce couple et de leurs trois enfants est une histoire vraie, un miracle qui se prête parfaitement à la mise en image, tant son contraste avec l'horreur des évènements mérite d'être conté. Film catastrophe réussi, et histoire humaine bouleversante par bien des aspects, The Impossible atteint efficacement son but, mais pour profiter de cette histoire forte, il faudra accepter quelques concessions... The Impossible est un raz de marée d'émotion, mais aussi de violons !
Après le 11 septembre, les images de ce tsunami qui a transformé un paradis terrestre en enfer restent parmi les plus marquantes dans les drames de ces dernières années (les dons records et les appels à leur arrêt en attestent). C'est l'Espagne qui s'est donc emparée de l'un des miracles de cette catastrophe, portant à l'écran (sous une forme américaine) l'histoire de cette famille de cinq personnes, destinée à voir inexorablement son nombre réduire, voire disparaitre, résidant dans un hôtel parmi les premiers touché par la vague. Destruction, détresse, souffrances, peurs et émotion habitent The Impossible, quel que soit ce que l'on en retiendra, son histoire est forte et la vision de la vague tueuse est effrayante.
Au rayon des points forts, The Impossible avance quelques scènes de retrouvailles devant lesquelles il sera difficile de ne pas ressentir d'émotion, voire de retenir sa larme. Il faut bien reconnaître que devant l'horreur de survivre à ses propres enfants, observer la fatalité mise en échec s'avère être un spectacle touchant... Et puis il y a aussi la mise en image de Maria et de son fils au coeur de la vague. Terrifiante mise en image, formidablement habile, de la cruauté de cette vague. On avait entendu que ce n'était pas l'eau en elle même qui tuait, mais les débris qu'elle transportait, dans The impossible, ces images de Maria et de son fils, comme deux Playmobils fragiles dans un tambour de machine à laver, est d'une brutalité folle. Les branches qui viennent déchirer les chairs, les chocs, l'impossibilité de surnager... la vision de Bayona est forte, marquante, sans tomber dans une surenchère visuelle, elle fait parfaitement comprendre les dangers et la violence de l’évènement  C'est là le point fort de The Impossible, redonner à notre souvenir, à notre interprétation et compréhension de ce tsunami, une perception fine, comme pour relire l’évènement,  mais cette fois à l'échelle individuelle plutôt que dans son ensemble.
Après, il y a l'autre aspect de The Impossible... S'il possède ses qualités, il aussi malmené par l'usage de ses violons. L'émotion qu'il met en scène fonctionne, certes, mais les moyens employés pour y arriver dérangent. Par moment à la limite du larmoyant, The Impossible casse ce qu'il était parvenu à construire : une vision de la réalité. Il s'alourdit donc considérablement vers une mise en scène idéalisée du récit de la famille, alors que quelques minutes auparavant il collait à une proposition réaliste. Le passage du "on y croit" au "on y croit plus", s'avère fatal et extrait aussi brutalement le spectateur du film que sa vague les vacanciers de leurs transats ! Même si on déplore largement ce grand écart, Juan Antonio Bayona évite cependant le ridicule, faute d'éviter la lourdeur. Alors c'est peut-être le profil du spectateur qui tranchera, vivre The Impossible comme une superbe histoire, forte et puissante, telle la vague qui s'abat dans le film... Ou bien vivre The Impossible comme nous, avec quelques regrets et désillusions, comme la vision d'un paradis dévasté lorsque la vague s'est retirée. Très beau, très fort, très impressionnant, mais nous déplorons tous ces violons, véritable faute de goût à nos yeux.
The Impossible (Juan Antonio Bayona, 2012)

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