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Troïlus et Cressida… Shakespeare triomphe à la Comédie-Française !

Publié le 04 mars 2013 par Artyficielles

2597826097Troïlus et Cressida de William Shakespeare (1564-1616) à la Comédie-Française dont la salle Richelieu rénovée a réouvert ses portes. Une pièce, écrite vers 1602 peu de temps après Hamlet : une soirée extraordinaire nourrie par du très grand théâtre !

Cette magnifique institution qu’est « Le Français » a un tel talent pour se renouveler et remettre au goût du jour ses classiques… Le rideau se lève et c’est l’enchantement..

Nous sommes en pleine guerre de Troie. Les Grecs font depuis des années le siège de la ville pour laver l’affront du départ d’Hélène, épouse de Ménélas roi grec, avec Pâris le beau prince troyen. Au pied des remparts imprenables, les grecs et leur chef Agamemnon s’épuisent, le conflit s’enlise… Ces valeureux guerriers en mal d’action commencent à s’épier. La division et les rivalités empoisonnent les rangs de l’armée et érodent l’engagement. Chaque guerrier ne rêve que d’une chose : vaincre (excepté Achille le demi-dieu qui refuse à présent de se battre) et succomber en pleine gloire après avoir pourfendu l’ennemi au combat. La lassitude et l’ennui les ronge…

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Du côté troyen, même questionnements, les stratèges comme le roi Priam et ses fils Hector et Troïlius s’interrogent… Comment régler ce conflit ? Livrer Hélène ou Grecs ou continuer le combat ?

Au cœur de cette ville assiégée et cet univers d’hommes, une histoire d’amour naît pourtant : Troïlus aime Cressida, la fille du devin Calchas passé à l’ennemi. Elle résiste à cette amour naissant par peur de l’abandon et de la lâcheté masculine qu’elle pressent avec intelligence malgré son jeune âge. Elle finit par se rendre à cet amour et s’abandonne dans les bras de Troïlus. Mais les choses se compliquent quand elle fait l’objet d’un odieux échange contre un troyen prisonnier des Grecs. Abandonnée par Troïlus et livrée à l’ennemi, Cressida, unique personnage féminin mais central de la pièce, se trouve aux prises avec une meutes de guerriers sanguinaires et n’a d’autre choix que de se mettre sous la protection de l’un d’entre eux : Diomède, roi d’Argos. En échange de sa protection, il veut son amour qu’elle finit par lui accorder en retour comme seul moyen de défense dans cet univers hostile. Pendant ce temps, Ulysse, le plus malin de tous les Grecs, œuvre avec finesse et patience pour tenter de relancer le combat…

La mise en scène d’Eric Ruf, qui tient le rôle d’Achille, est époustouflante d’avant-gardisme : des guerriers vêtus dans un style à mi-chemin entre l’Antiquité et le XXème siècle incarnent force et virilité. Des décors simulant les remparts vus de l’intérieur de Troie d’une part, et le campement grec composé de tentes blanches d’autre part, impliquent le spectateur pleinement happé et impliqué au cœur du drame. Que de jeunes talents pour incarner ces jeunes belligérants plein de fougue qui n’attendent qu’une chose : accéder à la gloire suprême !

Georgia Scalliet (Cressida), Stéphane Varupenne (Troïlus), Michel Vuillermoz (Hector), Éric Ruf (Ulysse), Laurent Natrella (Agamenon), Loïc Corbery (Ajax), Louis Arene (Diomède) ou encore Jérémy Lopez en Thersite : la fine fleur des jeunes et vétérans comédiens français prend possession de cette scène et offre au public avec conviction et générosité un magnifique moment de théâtre !



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