Il est des œuvres qui vous mettent une sacrée claque. Je le sais, ça m’arrive souvent de le dire, un peu trop peut-être. Et puis il y a des œuvres qui vous bouleversent , qui vous coupent le souffle,vous ouvrent les yeux. Un peu comme un coup de poing dans le ventre. My mad fat diary est de celles-là.
Je sais que vous vous dites surement que j’exagère. Mais pour comprendre cette réaction, il faut savoir une chose sur moi : je suis grosse. Comme certains sont blonds, bruns, grand, petits. Moi je suis grosse (petite aussi mais là ça n’a aucun intérêt). Je l’ai toujours été et bon gré mal gré, j’ai fait avec. Alors, effectivement, ça biaise peut-être mon jugement, mais je ne crois pas.
Rae, grosse et folle, je vous l’avais dit….
Jusqu’à présent, aucune œuvre n’avait réussi à aborder le sujet du surpoids (voire de l’obésité ici), de façon juste et réaliste. Et puis, j’ai découvert My Mad Fat Diary. Je vous parlais il y a quelques temps, du livre au titre proche, My Mad Fat Teenage diary de Rae Earl. Et bien My Mad Fat Diary, c’est l’adaptation de ce journal intime. Adaptation, car beaucoup de choses changent entre le livre et la série, au fond pour le meilleur (vous pouvez donc lire le livre et voir la série de façon indépendante sans être dans la comparaison).
Des fois, c’est pas la grosse joie, même avec un chapeau rigolo
L’histoire a été transposée dans le milieu des années 1990 mais Rae est toujours une adolescente obèse et folle. Mais là, au début de la série, elle sort d’un hôpital psychiatrique suite à une « bêtise » qu’elle a faite. Bêtise qui a laissé de tristes traces sur son corps. Elle doit retourner vivre avec sa mère qui entre temps, s’est trouvé un nouveau petit ami tunisien et sans papiers. Quand en plus sa meilleure amie Chloé, parfaite fille longiligne, refait surface, Rae n’a pas d’autre choix que de tenter de faire face aux événements. Heureusement pour elle, elle peut compter sur son nouveau psy, Kester et son amie encore à l’hopital Tix. Sans compter sur son journal intime. Et qui, sait peut être trouvera-t-elle des alliés au sein des amis de Chloé…
Il faut dire que le gang donne plutôt envie, entre Chloé, ultra populaire, Izzy, jolie et enjouée, Chop, moitié bad boy moitié rigolo, Archie, le choupi à lunettes et Finn, mystérieux et avec qui Rae a beaucoup de mal.
Les années 90, les photos de mauvaise qualité, mais imprimées au moins…
On suit Rae sur le chemin de la guérison et de son intégration. Elle est une adolescente normale après tout. On la voit fantasmer sur les garçon, apprivoiser son corps et affronter ses démons. Tout ça, de façon très réaliste. On est dans la veine de Misfits et autres productions de E4. Les ados, tels qu’ils sont réellement, pas tels que fantasmés par des adultes noyés dans leur nostalgie. L’adolescence qui pique un peu, qui fait mal, avec quand même son lot de surprises et de fous-rires. Sans craindre d’aborder des sujets difficiles tels que la sexualité, les troubles du comportement alimentaire, la mutilation. Et toujours de façon très juste. Il y a notamment une scène dans le deuxième épisode que toutes les filles grosses ont déjà du « vivre ». Promis, même si vous n’êtes pas gros, même si vous n’êtes pas fou, vous vous reconnaitrez à un moment ou un autre de la série. Et c’est en ça que la série est excellente. Parce qu’elle vous parle, à vous et à l’ado que vous étiez. Et moi, mine de rien, ça m’a fait beaucoup de bien, de voir cette ado mal-lotie essayer de se débattre et de s’en sortir. Un côté, j’étais pas la seule en fait. SI vous avez des ados dans votre entourage, qu’ils soient bien ou pas dans leur peau, proposez leur de voir la série, ça les aidera surement et au pire ils passeront un bon moment en apprenant quelques nouveaux (gros) mots en anglais.
Ceci n’est pas un petit chien au regard malheureux mais la formidable Tix.
On vibre complètement avec Rae, magnifiquement interprétée par Sharon Rooney, même quand elle se comporte comme une idiote finie. Évidement, comme les anglais sont les rois du rock, la musique occupe une place importante avec une très jolie bande-son (ou presque) que vous reconnaitrez à coup sur à moins d’être né après 2000.
Parfois, c’est drôle, parfois c’est triste. C’est surtout bien joué et bien écrit. On y croit de bout en bout et quand la fin de la série approche on a du mal à laisser partir Rae et son petit monde. Heureusement, une seconde saison a d’ors et déjà été annoncée!
Mélanie