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Möbius : Thriller en manque de souffle

Par Wtfru @romain_wtfru

Möbius-affiche

Écrit et réalisé par Eric Rochant
Avec Jean Dujardin, Cécile De France, Tim Roth, Emilie Dequenne, Vladimir Menchov, John Lynch, …
1h43

Résumé 

Grégory Lioubov, un agent du FSB (les services secrets russes) est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance qui a précipité la chute de la banque américaine, Lehman Brothers. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute…

Avis 

Certains films jouissent d’une grande réputation bien avant leur sortie, et Möbius fait partie de ceux-là.
Il faut bien dire que sur le papier, tout ceci s’annonce bien tentant : Eric Rochant derrière la caméra qui revient au genre qui a fait sa renommée (le film d’espionnage, presque 20 ans après Les Patriotes) avec, face à lui, un acteur fraîchement oscarisé, Jean Dujardin, et une distribution internationale menée par Cécile de France et Tim Roth.
Franchement, ça avait vraiment de la gueule !

Oui mais voilà, des beaux moments théoriques on en a presque toutes les semaines dans les salles, et ce n’est pas pour ça que le bonheur cinéphilique se concrétise au final.
Möbius, c’est un peu la grosse déception made in France de ce début d’année. Car si le film affiche clairement ses ambitions (chose rare dans un cinéma hexagonal peu enclin à ce genre cinématographique), le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur de nos attentes.

Le gros problème de ce Möbius, c’est clairement son manque de souffle, son manque de vie, cette sensation quasi constante qu’il ne se passe jamais rien, tant en ce qui concerne l’histoire d’espionnage que la romance entre les deux personnages principaux.
Et ce n’est même pas un problème de structure ou d’orchestration : tout ceci est réglé à la manière d’un orfèvre. Simplement, ça sonne vide. C’est creux.

L’histoire d’espionnage, peut-être la plus réussie des deux, nous laisse augurer quelque chose de vaste qui ferait tomber toutes les têtes, jouant constamment sur l’ambigüité des personnages, un peu à l’instar de La Taupe, de Tomas Alfredson l’an dernier.
Mais on ne recueille au final qu’une pâle petite histoire bien maigre qui ne nous prend jamais aux tripes et qui laisse notre intellect totalement sur le côté.

Et que dire alors de cette histoire d’amour tant attendue (et si bien vendue !) entre Cécile De France et Jean Dujardin !
Totalement artificielle, très peu sensuelle et finalement assez ridicule si on y réfléchit bien, elle ne convainc clairement pas et laisse elle aussi inlassablement le spectateur sur la touche.

On est tous d’accord sur le fait qu’il n’y ait pas de formule magique pour réussir un bon film. Ça c’est une évidence.
En revanche, il est clair qu’un film qui nous plait doit, en règle générale, parvenir à nous toucher, au-delà de ce qui nous est compréhensible. Une sorte de dimension mystique qui fait qu’un spectateur va ressentir quelque chose de spécifique tandis qu’un autre ne percevra pas la même chose. Et c’est cela qui pèche ici.

Möbius n’est pas un si mauvais film que ça (il faut bien exagérer les choses pour se faire comprendre un minimum !), mais l’œuvre qui nous faisait tant rêver s’avère finalement être un produit assez formaté et sans imagination.
On ne retrouve pas ce souffle de vie qui fait la saveur des grands films et qui doit nous emporter un peu plus haut que la conscience et la rationalité humaine.

Pas assez clinquant pour être un nanar mais pas assez brillant pour être une référence… Ce Möbius n’est finalement qu’un simple objet passager qui aura bien trompé son monde !


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