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Leif Vollebekk – North Americana [2013]

Publié le 07 mars 2013 par Feuavolonte @Feuavolonte

ALBUM COVER NORTH AMERICANA JPG 300x298 150x150 Leif Vollebekk   North Americana [2013]Leif Vollebekk
North Americana

Outside Music
Canada
Note: 8/10

Leif Vollebekk ne réinvente pas la roue. Son folk, bien senti, ne se démarque pas de tous ces autres chanteurs folk qui s’inspirent de la belle époque de Bob Dylan pour pondre des disques qui parfois se ressemblent trop.

Mais il y apporte sa touche à lui. Celle-là même que nous avons pu apprécier en 2010 avec Inland. Folk doux, émotif, un peu broche à foin. Ce qui ne l’empêche pas d’être aussi intense, au contraire. La touche de Leif Vollebekk, c’est de savoir s’inspirer des grands auteurs-compositeurs-interprètes de notre époque (Ryan Adams) et de leurs ancêtres (Bob Dylan), de mêler le tout et d’en créer un mix pertinent.

Sauf que Vollebekk, c’est aussi cette nostalgie, que l’on ressent dès les premières notes de ce North Americana, et c’est ce qui ressort du disque, à la toute fin. On a l’impression d’être repassé à travers tous ces moments remplis d’émotions, bons et moins bons, des dernières années.

Pour l’enregistrement de son deuxième opus, le Montréalais a dû s’armer de patience. En cherchant la «prise parfaite» pour chacune de ses chansons, le musicien perfectionniste a mis deux ans à passer par plusieurs studios, aux États-Unis et en Europe, ne se satisfaisant que lorsque le résultat lui plaisait. De son propre aveu (et selon cbc.ca), il «voulait un album qui avait l’air vieux et familier même s’il est neuf». Les musiciens engagés pour la cause, conscients du projet dans lequel ils s’embarquaient, étaient constitués des jazzmen Hans Bernhard à la basse, Philippe Melanson aux percussions, Sarah Neufeld au violon, Joe Grass au pedal steel et Adam Kinner au saxophone ténor.

La fameuse «prise parfaite» devait par contre être faite d’un seul coup, comme à la belle époque de l’enregistreuse à bandes. Un moment, capté sur le vif, pour amener cette spontanéité, cette recherche de l’imperfection. C’est là que le cœur, l’essence même de l’album. Un peu comme une photo d’une bande d’amis, trinquant un verre, sans savoir qu’ils sont l’objet d’une caméra.

Et la bande s’est promenée un peu partout pour capter ces moments. Du fameux studio Hotel 2 Tango, ici à Montréal, jusqu’à New York où ils ont travaillé avec Tom Gloady (Ryan Adams, Sigur Ros), en passant par le mythique La Frette en France (là où Les Chemins de Verre de Karkwa a été enregistré), puis de retour à Montréal aux studios Breakglass.

Le résultat final en est un quasi intemporel, qui sonne presque comme ce qui apparaissait dans les années 1970. Il y a vraiment cette impression d’entendre une musique sortant d’une autre époque. Et les influences se font sentir. Notamment sur Takk Somuleidis, où Leif tend à utiliser sa voix de tête comme le faisait si bien Jeff Buckley. N’en reste pas moins qu’il s’agit d’une des pièces les plus abouties du disque. Dans le lot des pièces marquantes, on retrouve aussi Cairo Blues, avec sa douce guitare mélodique, sa voix utilisée à son meilleur escient, et un texte prenant. Ce dernier élément constitue une des qualités les plus importantes à ce North Americana: les paroles touchent et arrivent toujours à point avec la musique.

Un truc que certains pourraient juger agaçant, toutefois: le manque de recherche mélodique. Si je pense sincèrement qu’il s’agit là de la manière à Leif Vollebekk et que son style unique en bénéficie, je peux comprendre que le manque de refrain ou d’un certain point de repère à l’intérieur même d’une chanson ne soit pas tout à fait satisfaisant pour tout le monde.


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