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De la prise de pouvoir par les générations de mal élevés

Publié le 19 décembre 2012 par Artetmanieres @ArtetManieres

Y génération

Ça y est ! C’est officiel. Je suis en train de me transformer en vieux con ! J’avais pourtant pris un certain nombre d’assurances contre cette mutation inéluctable en cultivant mon syndrome de Peter Pan via les bonbons haribos, les jeux SuperNintendo et ma gueule d’éternel adolescent. Mais j’avais sous-estimé une variable importante m’attirant inexorablement vers la confrérie des donneurs de leçons décorés au rang de l’expérience de la vie. La vieillesse !

Biactol au pouvoir

Je m’étais déjà doté, depuis plusieurs années, d’une solide aversion pour les adolescents boutonneux et amorphes et ne manquait pas une occasion de nourrir cette antipathie fervente lorsque je me trouvais confronté à leurs rires sonores de gallinacés en fin de vie dans les transports en commun. Je me demandais alors à quoi pouvait bien servir un ado si ce n’est fournir un bouc-émissaire à des adultes frustrés par les brimades à répétition de leur supérieur hiérarchique et recherchant vainement autre chose que leur chien pour explorer la voie de la crise d’autorité. Le physique disgracieux de ces créatures à la voix incertaine ne pouvait à lui seul excuser leurs immenses carences en matière de savoir-vivre…et d’orthographe. Je comptais alors sur le temps pour redresser le caractère de ces Che Guevara du XVIème, me souvenant au passage combien j’étais aussi, à leur âge, puéril et acnéique.

Grand Theft Totos

Abandonnant pour de bon les déplacements collectifs m’obligeant à me mêler à la plèbe pour le confort douillet de mon propre véhicule, je pensais en avoir fini avec les mauvaises manières de la génération playstation. Il faut pourtant bien nourrir sa famille et je dus renouer le contact avec ses spécimens les plus infâmes en allant jeter en pâture un peu de mon bagage professionnel devant 50 acheteurs de diplôme à 250 000 balles par tête. Ces racés étudiants nourris au sein, persuadés de leur supériorité sur leurs congénères adultes pour n’avoir pas encore eu à nourrir deux oisillons fraîchement issus de copulations nocturnes ou arracher en 25 ans du patrimoine d’une banque un pavillon de banlieue torché en 18 mois par un escroc notoire entrepreneur du bâtiment. En eux déjà germaient les graines de futures relations professionnelles conflictuelles avec ces individualistes patentés auxquels les enseignants apprenaient au fil des heures à surtout se prendre au sérieux pour transcender leur incompétence crasse.

Digital Na(t)ïves

Et ce qui devait arriver arriva ! Ils débarquèrent d’abord sous la forme de stagiaires-envahisseurs, piétinant le sacro-saint droit inaliénable à exploiter cette main d’œuvre à pas cher, réclamant des responsabilités au bout de 24h, de la reconnaissance au bout de 48h et leur place réservée à la cantine en moins d’une semaine. Comment pouvaient-ils se soustraire à l’acharnement au travail, aux rémunérations symboliques ou inexistantes et aux salades de thon saupiquet du midi qui avaient, avant eux, été les attributs immuables du stagiaire ? Puis Dieu créa le digital ! Et les « Why Generation » trouvèrent enfin une raison objective pour exiger le pouvoir dans les entreprises, placardisant tous leurs prédécesseurs n’ayant pas encore de compte twitter. Plus d’attachement, pas de sentiments ! Individualistes, impatients, interconnectés… c’est bien la « Un » génération qu’on devrait les appeler. Tous les errements comportementaux et syntaxiques leurs sont permis puisqu’ils savent poster une vidéo sur facebook et créer des hashtags à la con. Sauf qu’à l’usage, ils maitrisent que dalle. Même pas foutus de gérer correctement leur propre e-reputation !

La faute à qui ? aux parents bien-sûr… Des monstres, ils ont créé des monstres et maintenant, c’est à nous de les dresser. Merci les baby-boomers !!!



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