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Joyce Maynard

Publié le 08 mars 2013 par Picotcamille @PicotCamille

En allant à la bibliothèque, j'ai décidé de faire comme ma copine Hedonism, suivre le choix des bibliothécaires.

Je tombe sur Un Long Week-End de Joyce Maynard. L'histoire d'un gamin de 13 ans, qui se sent à la masse parmi ses camarades. Ses parents ont divorcé et il vit seul avec sa mère. Un  mère un peu "space" qui sort rarement, n'a pas d'amis et est si fragile aux yeux de son fils que celui-ci prend la décision de la protéger. Nous sommes en 1987 et hormis le samedi soir au restaurant avec son père et sa "nouvelle famille", les sorties pour Henry sont choses rares. Assez rare pour qu'une sortie au supermarché soit quelque chose d'excitant. C'est durant cette sortie que Henry rencontre Frank. Un taulard en cavale qui s'invite chez eux. Et durant ce long week-end, comme le souhaite Henry, il va se passer quelque chose dans sa vie.

J'ai dévoré ce livre. L'action passe essentiellement par les yeux du jeune Henry. Joyce Maynard aime profondément ses personnages, et l'attention qu'elle apporte à Henry est délectable. La psychologie du personnage est travaillé minutieusement. Il y a peu d'action dans un long week-end, mais on n'est pas pour autant dans la contemplation chiante. Drame œdipien, aventure initiatique, un peu de huit clos, saupoudrez légèrement de sexe, la rédemption comme recherche. Tous ses éléments qui sont dans l'œuvre de Maynard. On plonge dedans.

C'est le genre de livre que j'aurais aimer lire, je pense que dès 12-13 ans on peut l'ouvrir. L'écriture de Maynard est juste, les préoccupations de Henry sont celles que j'avais à son âges. L'âge où je croyais qu'il y avait une sorte de "code des relations sociales" entre les gens, et que tout le monde avait reçu son exemplaire sauf moi. L'âge où on commence à devenir adulte, où on s'intéresse au sexe, sans pour autant savoir ce que c'est.  En plus le livre existe en poche!

Pour ceux que ça intéresse la critique de Télérama.

Sur ce je ramène mon livre à la bibliothèque. Et sur quoi je tombe sur l'étagère des coups de cœur des libraires........ l'autobiographie de Joyce Maynard!!!!! Et devant moi, le monde (At home in the world: a memoir) . Ecrit en 1999. Dire que j'ai sauté dessus serait un euphémisme.

Et devant moi, le monde fait partie des livres dont vous ne pouvez pas décrocher (il est 1h du matin, vous devez dormir mais "non, encore un peu") et en même temps vous redouter la fin car c'est comme si vous alliez perdre un ami.

Joyce Maynard raconte ses parents, artistes dans le sang et incapable de vivre de leurs arts. Elle raconte sa famille, la façon dont ses parents les poussaient sa sœur et elle à écrire, dessiner, observer et écouter. Il y a la solitude, ce profond fossé avec les "autres", ses camarades et les enfants de son âges. Il y a cet article pour le New-York Time Magazine qu'elle écrit, Une jeune fille de dix-ans se retourne sur sa vie, et qui a un énorme succès. Il y a J.D. Salinger, le grand écrivain, qui lui écrit suite à cet article. Il y a la correspondance entre cette fille de 18 ans et cet homme de 53 ans, l'amour, puis l'abandon de tout pour vivre avec Salinger, dans l'isolement. La rupture puis la renaissance.

Je me suis complètement engouffrer dans le livre dès la première page, la note de l'auteur. Vous avez là une femme de 46 ans qui vous parle avec honnêteté. On ne peut pas être objective sur sa vie, Joyce Maynard le sait. Dans sa note d'auteur, elle souligne les points qui pourrait être mal compris par ses lecteurs. par exemple à l'égard de ses parents. Si ceux-ci sont parfois dépeint dans le livre de façon assez dure, Joyce Maynard explique dans sa note que si ces parents n'avaient pas été ainsi, elle n'aurait pas eu la vie qu'elle a vécut. Puis vient l'introduction, qui m'a tout autant touché, sur les rapports de Joyce et de sa fille. Plus j'y réfléchi et plus je me dit que ce j'aime chez les gens c'est leur honnêteté sur leurs défaults. Je préfère mille fois être la pétasse intello-frimeuse-tendance-langue-de-pute que de me nimber dans le draps de l'hypocrisie personnelles et de ne pas assumer ce que je fait/ce que je suis. Quand on se prend un mur, on se relève et on rajuste la trajectoire. C'est pour l'instant, à mes 25 ans, ma philosophie de vie. Et les murs j'en prend pas mal. Je n'ai rien de commun avec Joyce Maynard, je n'ai pas été élevée dans une famille d'artiste à catégorie profession intellectuelle supérieure (ma mère déteste cette case des catégories sociaux professionnelles). Je n'ai pas de talents incroyables qui ce soit révélé au monde à mes 18 ans. Et je ne connais personne de célèbre (mais j'ai mon copain Lionel qui y travaille). Cepandant, et je pense que c'est le cas pour beaucoup de gens, en lisant Joyce Maynard, on se sent proche d'elle. Pour moi, c'est comme si j'entendais une voix rassurante. Ses questions et ses doutes sur les relations sociales, amicales ou amoureuses, ce sont aussi les miennes. Que celui qui ne s'est jamais senti "à l'écart" jette la première pierre. Ce qu'il y a de rassurant chez Joyce, c'est qu'à 46 ans, elle n'a pas de haine. Elle a vécut des moments difficiles, elle s'est prit pas mal de mur, mais s'est battu et a travaillé dur pour s'en sortir. Et elle s'en est sortie. Je parlais avec ma BFF de rupture, comment sur le coup j'avais ressentit cet horrible vide, l'impression de ne jamais pouvoir me relever, la dépression qui s'en était suivi et comment aujourd'hui je me sens plus forte. Je me connais mieux. J'ai moins peur de me prendre des murs. Plus tard, j'aimerai avoir cette voix rassurante de Joyce Maynard.

Flash love total sur ce livre (ça c'est vu?). Pour tous ceux qui ont peur des murs.

Le livre existe aussi en poche.

Un article de la blogueuse Diglee sur ce livre.

Et une chouette vidéo tirée de Madmoizelle.com sur le livre:

Joyce Maynard


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