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Journal d’un futur rentier (12)

Publié le 09 mars 2013 par Chroom

JournalOn vit dans un monde de cinglés. Les personnes qui ont le goût d’entreprendre et de créer, celles qui assument et sont responsables de leurs actes, n’ont plus leur place dans le monde professionnel. On leur préfère les paons, ceux qui ne font rien, si ce n’est beaucoup de bruit. Pire, on les brime en contrôlant leur travail, en limitant leur autonomie, en évaluant leur performance selon des critères plus que discutables et en leur ôtant tous les moyens financiers et humains nécessaires à réaliser leurs objectifs.

On ne porte plus attention aux réalisations, mais aux erreurs. Celui qui a travaillé comme un malade est moins bien évalué que celui qui n’a rien fait parce que ce dernier n’a pas commis d’erreur, par la force des choses. Les personnes les mieux rétribuées dans les entreprises sont celles qui contrôlent et jugent le travail des autres, pas ceux qui le font. Celles qui évaluent les atteintes d’objectifs de leurs employés sont les mêmes qui privent ces  derniers de moyens pour les atteindre.

Il faut sans cesse se justifier, expliquer les mêmes choses, aller dans un sens, puis revenir en arrière en fonction des idées loufoques des dirigeants. Un jour c’est blanc, l’autre jour c’est noir. On vous critique sur des éléments dont non seulement vous êtes conscient mais surtout pour lesquels vous demandez en vain et depuis longtemps des moyens pour les améliorer. Pire, on vous prive même de ressources.

Il faudrait toujours faire plus, avec moins, sans jamais recevoir d’augmentation. On n’est plus très loin du stade où il faudra accepter des baisses de salaire, tandis que les actionnaires reçoivent chaque année une augmentation de 10% sur leurs dividendes. Les journées sont longues, les pauses sont courtes, voire inexistantes. Les heures supplémentaires s’accumulent et ne sont que rarement payées. Quant à les récupérer en congé c’est inutile d’y penser… il est déjà presque impossible de prendre ses vacances.

Les vacances justement, parlons-en. On les paie de sa personne avant, pendant et après. Avant, parce qu’il faut tout terminer coûte que coûte dans les délais impartis. Pendant, parce qu’on vous a tant conditionné pendant les neuf mois qui précèdent que vous êtes incapable de penser à d’autre chose que votre taf et que vous flippez déjà rien qu’à l’idée de recommencer. Pendant toujours, parce que votre employeur vous a gracieusement offert un smartphone pour vous empêcher de couper totalement les ponts. Après enfin, parce que lorsque vous reprenez le travail, votre boîte e-mail explose littéralement tandis que votre téléphone ne cesse de sonner.

Et pendant que vous suez corps et âme, les cigales se prélassent et sont couvertes de lauriers. Cela suffit. Je n’accepte plus que la plus-value que je réalise dans mon job soit bouffée par ces parasites, collègues, supérieurs hiérarchiques et actionnaires. Je refuse de prétériter tous les jours un peu plus ma vie privée pour des gens qui n’en valent pas la peine, juste pour que ceux-ci vivent mieux à ma place.

L’indépendance financière commence par l’indépendance tout court. Plutôt que de travailler pour des nuisibles, je travaillerai soit avec de véritables entrepreneurs, soit seul. Mais je ne travaillerai plus jamais pour quelqu’un. Il est temps que le mérite revienne à ceux qui font vivre le système, pas ceux qui le détruisent.


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