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Hommage à Hessel.

Publié le 09 mars 2013 par Laroberouge @hocinisophia

Très tôt, au tout début de mon adolescence, j’ai pris mesure de l’importance de la culture politique. Une culture qui relève en fait de la manière même de concevoir sa vie et relations avec les autres. Sans militer, j’avais déjà une véritable conscience de gauche, une conscience du partage déjà très prégnante par mon histoire familiale, un amour très puissant de l’altérité. Pour autant, il me manquait quelque chose: il s’agissait d’un patrimoine politique. C’est vrai, très souvent la politique fait partie de l’héritage familial au même titre que la tradition, que la religion: il s’agit tout simplement de l’habitus. Or, je suis issue d’une famille pas du tout politisée alors que j’éprouvais le besoin de cet héritage idéologique.

C’est à ce moment, vers l’âge de 14 ans, que j’ai découvert un certain nombre figures emblématiques d’hier et d’aujourd’hui et qui ont contribué à faire ma culture et l’engagement qui est le mien aujourd’hui. Je ne vous cache pas que mon père spirituel est évidemment Karl Marx, mais j’ai un rapport tout particulier à Stéphane Hessel. Je vous avais déjà parlé de l’immense douleur qu’est le fait d’être arraché à un pays et de devoir se construire dans un autre, le manque éternel qui demeurera ensuite toute la vie et surtout le fait d’être déchiré entre deux équilibres, entre deux pays. 

Comme Stéphane Hessel, j’ai quitté mon pays à l’âge de 7 ans et je crois que quelque part un déclic a lieu. Peut être que je n’avais jamais bougé je n’aurais pas la conscience humaniste que j’ai aujourd’hui. Et en faisant l’apprentissage d’une nouvelle histoire, d’une nouvelle langue et de nouvelles traditions, vous devenez particulièrement attentif à l’importance de l’histoire et de toutes les valeurs qui sont censés vous permettre de vous construire et de tâcher d’être quelqu’un de bien. Stéphane Hessel est la formidable illustration de toute cette mécanique, toute sa vie il s’est posé en porte-parole des droits de l’homme, des droits des immigrés, de l’anti-sionisme tellement meurtrier aujourd’hui encore en Palestine ou encore d’un meilleur partage des richesses. Un grand homme nous a donc quitté en ce triste début d’année qui a lui aussi été marqué par un autre modèle encore plus puissant de la lutte contre la pauvreté, de lutte pour un regain de démocratie, un regain d’humanité. 

Je suis triste car ces deux hommes en particulier ont fait une partie de mon éducation, mais nous devons plus être dévastés car ces personnages nous ont laissé à leur tour un formidable héritage. Les coeurs de Stéphane Hessel et de Hugo Chavez ont éclaté en centaines de milliers de petits morceaux assez puissants pour redonner vigueur et passion à ceux qui ont à coeur la lutte des classes, l’émancipation ouvrière. 

Messieurs, je vous salue bien bas. 

La Robe Rouge.



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