Möbius

De : Éric Rochant.
Avec : Jean Dujardin, Cécile De France, Tim Roth, Émilie Dequenne, Aleksey Gorbunov, Vladimir Menshov, John Lynch, Dean Constantin, Dmitri Nazarov, Branka Katic, Prasanna Puwanarajah...
Genre :Thriller.
Origine : France - Belgique - Luxembourg.
Durée : 1 heure 43.
Date de sortie : 27 février 2013.
Synopsis : Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.
Bande annonce française
"J'ai connu des agents très doués, qui en quelques secondes, précipitaient leur perte et signaient leur arrêt de mort."


Je connais assez mal le cinéma d'Eric Rochant mais son "Möbius" me tentait tout de même pas mal. Faut dire aussi que le synopsis avait l'air de proposer une histoire assez complexe puis je dois bien reconnaitre qu'avoir dans son casting des acteurs comme Jean Dujardin, Cécile de France ou Tim Roth, ça peut aussi grandement m'aider à me faire déplacer en salles sans me poser trop de questions.
Et pourtant avec ce film, des questions j'ai pu m'en poser. Non pas que le film soit mauvais bien au contraire mais je suis souvent perdus dans les films qui traite de complots, de manipulations, de politique et/ou de scandale financier. Alors quand un scénario traite de tout ça, j'ai vite du mal à suivre ne me sentant pas tout à fait à l'aise, ne me sentant pas dans mon élément. Malgré tout, j'ai quand même bien aimé ce scénario écrit par Eric Rochant. J'ai souvent été perdu mais j'ai vite retrouvé ma route et même si j'ai conscience d'être sans doute passer à côté de certaines subtilités de cette histoire, ça ne m'a pas empêcher de passer un bon moment avec un suspense qui tient jusqu'à la fin malgré une bande annonce qui m'en avait pourtant déjà dit beaucoup. J'ai bien aimé aussi cette relation qui va se nouer entre Moise et Alice ainsi que la tension sexuelle qui en émane. Souvent les romances sont assez lourde mais là, elle est bien amené je trouve et surtout, elle trouve totalement sa place et sa justification dans cette histoire.
Le grand attrait de ce film pour moi, c'était son casting et je n'ai pas été déçu. Après avoir vu et beaucoup entendu parler (trop?) de Jean Dujardin en artiste muet ou en infidèle, ça m'a fait plaisir de le retrouver dans un registre plus dramatique. En Moise - Grégory Liubov il s'en sort vraiment bien et même si je trouve que le russe ne lui va pas très bien, l'acteur n'est cependant pas risible et réussi à bien faire exister son personnage. Malgré ses défauts on éprouve même une certaine empathie pour lui je trouve au fur et à mesure du film qui apporte beaucoup aussi. Son duo avec Cécile De France en Alice est très bon. Cette dernière aussi livre vraiment une bonne prestation ce qui m'a permis de vraiment rester accrocher. J'ai trouvé qu'elle montrait plusieurs visages avec son personnages le rendant pas si simple qu'il en à l'air fort heureusement. Dans le rôle du grain de sable, Tim Roth en Rostovski est très bon lui aussi et rajoute également du charisme à ce film qui gagne décidément beaucoup en profondeur aussi dans son intrigue mais aussi dans sa distribution. Le reste du casting est très bon en tout cas, je mettrais juste un léger bémol concernant Emilie Dequenne en Sandra qui n'est pas foncièrement mauvaise mais j'ai beaucoup de mal avec le jeu de cette actrice et ce film ne fait pas exception.
Eric Rochant met très bien en scène cette histoire riche et complexe aidé par un montage qui tient la route. Encore une fois, c'est assez frustrant pour moi de se sentir un peu paumé mais je pense que le film n'aurait pas eu le même impact si il avait été moins axé sur la manipulation. J'en saisirai peut être plus lors d'un prochain visionnage mais malgré tout j'ai quand même réussi à suivre et la réalisation y ait pour beaucoup également. Visuellement, c'est très agréable c'est donc un plus non négligeable mais en plus j'ai trouvé la photographie et la lumière très belle. Les scènes d'amour sont eux aussi d'une très belle justesse je trouve et il y à une certaine beauté et une certaine poésie dans la contenance de l'orgasme que j'ai trouvé très intéréssant. Dynamique, la musique signée Jonathan Morali s’intègre bien dans le long métrage même si par moment, surtout vers la fin, j'ai trouvé certaines tonalités un peu répétitif comme ci on voulait un peu trop accentué quelques scènes.
Pour résumer, "Möbius" est le genre de film qui ne me laisse pas insensible car je les apprécie tout en sachant que je n'en capte pas toute son essence. Vite perdu dans ce genre d'histoire, j'ai quand même réussi à suivre et passer un très bon moment dans ce film qui de mon côté nécessitera sans doute plusieurs lecture. Reste que le casting est excellent tout comme la mise en scène d'Eric Rochant qui nous montre des choses assez intéressante. Un film qui vaut le coup d’œil en tout cas. Tout comme le ruban de Möbius, j'étais parfois à l'intérieur, parfois à l'extérieur mais le ressenti que ce long métrage à provoqué en moi m'a quand même bien plu je dois l'admettre.