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Le cinoche à jules-BIRD

Par Jules

bird

"Je vois un docteur pour mon foie, je le paie 50 dollars, ça ne m'aide pas.Un docteur pour mon ulcère...et là c'est 75 dollars. Alors qu'il y a un mec quelque part, je lui donne 10 dollars pour une dose et j'ai un peu de paix. Plus d'ulcère, plus de mal au foie. Plus de problèmes au coeur. Et c'est ce mec que je devrais éviter ? Dizzie mon pote, ça c'est ce que j'appelle un paradoxe."

Clint Eastwood est fan de jazz depuis toujours, il fut même un temps pianiste amateur avant de faire l'acteur. Considérant cette discipline (avec le Blues et le Western) comme le seul art véritablement américain, il décide dans les années 80 de rendre hommage à l'un de ses plus grands représentants, le saxophoniste Charlie Parker surnomé "Bird".

Le choix de Parker est intéressant car il est l'archétype du jazzman des années 40. Ou du moins l'archétype qu'on a tous en tête, à savoir un génie en avance sur son temps qui implaccablement se détruit par la drogue et l'alcool. Dans l'histoire de cette musique il est véritablement le pont entre deux époques, rompant avec un jazz classique et annonçant les expérimentations du hard bop et du Free jazz. Cependant il sera incapable de gérer sa vie personnelle et sa santé, et il décédera d'une cirrhose du foie à tout juste 34 ans.

Le secret d'un bon biopic réside dans le parfait dosage entre ses ingrédients. Bird en est un bon exemple. Les fans de musique y trouvent leur compte avec l'impressionnante reconstitution d'une époque, les autres sont bouleversé par l'histoire d'amour tragique entre Parker et Chan la femme de sa vie. Cette dernière, consultante sur le film, offre un trésor inéstimable à Eastwood, des bandes inédites des solos de Parker qui, ré-orchestrées nous permettent d'entendre jouer Bird de façon unique.

Le film est magnifié par une photo crépusculaire et une narration audacieuse bien loin des hagiographies pompeuses que nous sort habituellement hollywood. Une autre valeur ajouté est l'interprétation générale. Le jeune Forest Withaker n'a pas volé son Oscar, et Diane Venora n'est pas croyable. Bird est dédié aux musiciens du monde entier, et c'est un beau cadeau je trouve.


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