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Le vieil homme et la mer

Par Céline

vieilhommeetlamerErnest Hemingway
Folio
148 pages

Résumé:

« Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C'est ton droit. Camarade, je n'ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ça m'est égal lequel de nous deux qui tue l'autre.
Qu'est-ce que je raconte  ? pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson. »

Mon commentaire:

Le roman raconte l'histoire d'un vieux pêcheur pauvre et de Manolin, un jeune qui l'appelle "grand-père" et qui a appris à pêcher grâce à lui. Ils n'ont pas pris de poissons depuis très longtemps et les parents de Manolin décident de l'envoyer sur un autre bateau. Le vieil homme partira seul au large avec l'intention de pêcher un poisson, un gros, qui lui amènera l'admiration des autres pêcheurs.
Ce court roman qui a fait connaître Hemingway et lui a apporté la consécration nous plonge littéralement dans la mer, avec le vieil homme. La vie de pêcheur n'est pas facile et les images véhiculées par le livre sont très fortes. Le vieil homme doit se battre pour survivre, même si sa condition physique n'est pas à son meilleur. La mer - et les requins - peuvent être sans pitié pour l'homme qui va à la pêche, même si la mer est toute sa vie. Ce livre peut être interprété de différentes façons, qu'on soit jeune ou vieux. Je crois qu'une relecture dans quelques années pourrait être agréable. L'histoire est en quelque sorte une métaphore de la vie et des embûches que l'on doit traverser.
Le roman est construit comme un monologue. Le vieil homme étant seul sur son bateau, il dialogue avec lui-même pour ne pas devenir fou et sentir un peu de compagnie avec lui.
Le vieil homme et la mer c'est aussi un roman sur la vieillesse, sur les générations et la belle amitié qui lie le jeune homme et le vieux. Manolin est tendre et respectueux envers le vieux, il en prend bien soin et cette relation est touchante, exclusive et rare.
Un court roman qu'on se doit d'avoir lu.

Quelques extraits:

"Le vieil homme était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau sur la nuque. Les taches brunes de cet inoffensif cancer de la peau que cause la réverbération du soleil sur la mer des Tropiques marquaient ses joues; elles couvraient presque entièrement les deux côtés de son visage; ses mains portaient les entailles profondes que font les filins au bout desquels se débattent les lourds poissons. Mais aucune de ces entailles n'était récente: elles étaient vieilles comme les érosions d'un désert sans poissons."
p.8

"Il prononça alors: "Je voudrais bien que le gosse soit là. Il m'aiderait. [...] On ne devrait jamais rester seul quand on est vieux, pensa-t-il. Mais c'est inévitable."
p.54

"Il se souvint de l'angoisse qui s'empare dans leur petite barque de certains pêcheurs, à l'idée de perdre la terre de vue. Ils n'avaient pas tort, car il y a des saisons où le gros temps fond sur vous sans crier gare. Mais on avait passé ces saisons-là. On était à présent dans la saison des ouragans; quand il n'y a pas d'ouragan en train, c'est le plus beau temps de l'année."
p.72

"Peu avant la tombée de la nuit, alors qu'ils passaient à proximité d'un grand îlot d'herbe des Sargasses qui se soulevait et ondulait dans la houle comme si la mer faisait l'amour sous une couverture jaune, une dorade mordit à la petite ligne de l'arrière. Le vieux l'aperçut quand elle sauta. Elle se tordait, elle donnait de furieux coups de queue. C'était un vrai lingot d'or dans le soleil rasant."
p.87

À noter que ce livre a remporté le Prix Pullitzer en 1953 et le Prix Nobel de Littérature en 1954.


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