Magazine Culture

The Watch Tower d’Elizabeth Harrower

Par Angggel

The Watch Tower d’Elizabeth Harrower, Text Publishing 2012 (première publication 1966)
Indisponible en français

The watch tower - Elizabeth Harrower

The Watch Tower est un roman psychologique qui explore le quotidien de Laura, Clare et Felix Shaw.

L’histoire se situe lors la seconde guerre mondiale. Après la mort de Mr. Vaizey (le père de Laura et Clare), Laura qui était une élève brillante promise à un bel avenir de médecin, doit abandonner ses études et prendre un emploi d’assistante dans l’entreprise de boite de Mr Shaw. Peu de temps après le début de la guerre, leur mère décide de quitter l’Australie et d’abandonner ses filles pour retrouver son frère en Angleterre. Felix Shaw -le patron de Laura- lui propose alors de l’épouser, il pourra ainsi leur assurer un toit et une vie confortable. Poussée par sa mère que la situation arrange bien, et comme elle n’a pas de bonnes raisons de dire non, Laura accepte. Si au début tout est rose, Felix montre bientôt sa vraie nature et devient violent, manipulateur et odieux avec les deux jeunes sœurs. Son homosexualité réprimée développe des élans de haine à leur encontre et devient rapidement misogyne.

La vie de Laura vire au calvaire lorsqu’elle se retrouve de plus en plus isolée du monde extérieur : Felix commence par déménager son bureau à la maison pour économiser sur le loyer, puis elle ne reçoit plus de salaire mais seulement de l’argent de poche pour s’occuper de la maison et enfin, elle s’occupe de toutes les tâches ménagères avec Clare. Les hommes de cette époque savent bien sûr que les femmes sont bien inférieures à eux ! Et Felix sait que sa femme n’est bonne à rien, et qu’elle ne serait employée nul part –il ne se prive pas pour le lui répéter.

L’étau se resserre autour de Laura sans qu’elle ne s’en rende compte, trouvant toujours des excuses pour le comportement ou les mots blessants de Felix. Quant à Felix, c’est un personnage abominable, le regard sadique, le sourire venimeux qui joue sur le jeune âge et l’inexpérience de Laura et Clare. Comme se le répète souvent Laura, elles ont déjà de la chance d’être dans une maison aussi spacieuse et belle… que seraient-elles devenues sans Felix ?

« When I think about of all those poor people in Europe and Asia– » Laura’s voice was warm, her manner matronly. She gave her sister a severe look and went off to play dominoes with Felix. If people did not make the best of things and look on the bright side, it was frightening to think how discontented they might be. Here we were – lovely house, lovely autumn weather, a superlative view, cupboard and refrigerator stacked full of food, safe from bombs, cold and hunger, which was more than many, many poor people could say, so why Clare count not be content, why she had to be so – somehow, remorselessly expectant–

Clare est plus jeune, et est apathique devant cette situation sauf par sursaut quand elle a envie d’hurler. Elle se rend compte qu’il y a bien plus que ça au monde, mais Laura fini toujours par la retenir en la culpabilisant et en lui disant qu’elle serait la cause de la destruction de son couple.

« He wants you to –just–sit in with us at night and listen to him telling the politicians what to do with the world. Don’t I? It’s all I do! I’m like a prisoner ! We both are ! » Tears, anger, sheer incredulity at the madness and stupidity of their lives chocked her. « I know I’ve heard it all before, but it doesn’t hurt much. It isn’t much to ask. » […] « It does hurt. It is much to ask ». Clare cried passionately, watching her sister’s actions automatically. « What about us ? What are we ? I mean-are we both supposed to exist just as a sort of hobby to Felix ? All these years ! Maybe you don’t want a life for yourself. I do. I’m a person too. Not a wooden toy you pick up and put down. I’m a person. Why is my life so much less important than Felix’s? How can you let him talk to you the way he does? Oh Laura. The war’s over. There’s more-there’s everything. »

J’étais bien sur horrifiée par l’attitude de Felix, mais petit à petit la passivité de Laura et son pouvoir sur Clare sont devenus tout aussi irritants. A chaque page, j’avais envie que quelque chose se passe, qu’elles prennent leur vie en main, qu’elles s’éloignent de ce monstre…

Un roman fascinant sur une relation complétement masochiste, très bien orchestré par l’écriture habile d’Elizabeth Harrower.

Ce livre est mon deuxième roman lu pour le Australian Women Writer Challenge 2013.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Angggel 55 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines