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[Critique] LE DERNIER EXORCISME – PART II

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LE DERNIER EXORCISME – PART II

Titre original : The Last Exorcism Part II

Note:

★
☆
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Ed Gass-Donelly
Distribution : Ashley Bell, Julia Garner, Spencer Treat Clark, Louis Herthum, Andrew Sensenig, Judd Lormand, David Jensen…
Genre : Épouvante/Suite
Date de sortie : 13 mars 2013

Le Pitch :
Nell, la jeune fille possédée par le démon, refait surface après avoir été capturée par une espèce de secte satanique. Recueillie par une institution spécialisée dans les adolescentes à problèmes, Nell reprend peu à peu pied, alors que le démon qui la harcelait semble s’être fait la malle. Pourtant, des phénomènes étranges se produisent à intervalles réguliers, plongeant Nell dans un émoi difficilement supportable et l’obligeant à se rendre à l’évidence : le mal n’en a pas fini avec elle…

La Critique :
La critique du Dernier Exorcisme : Part II tient en trois petits mots : film de merde.
Pourtant, comme on est sympa et comme il serait dommage d’avoir enduré pendant 1h30, ce bon gros navet, on va développer un tout petit peu.

Terminé le found footage. La suite du Dernier Exorcisme, laisse le caméscope de côté et adopte une mise en scène traditionnelle. Tout ce qui faisait le sel du premier aussi est mis de côté, à savoir ce grain documentaire, où on nous proposait de suivre un homme d’église pétri de doute, aux prises avec un cas de possession démoniaque, quand lui ne pensait trouver qu’une supercherie due à un excès de bigoterie propre aux états du Sud des États-Unis. Le Dernier Exorcisme : Part II n’est plus qu’un banal film d’épouvante qui ne fait pas peur un seul instant, ennuyeux, poussif, plat et totalement inintéressant.

Commençant là où le premier finissait, le film nous permet de retrouver Nell, la jeune fille possédée. Désormais seule, elle est accueillie par de gentilles personnes qui se proposent de l’aider en ne croyant pas une seconde qu’elle ait pu un jour avoir affaire avec le diable ou l’un de ses serviteurs. Nell trouve un job, en pince pour un bellâtre bon marché du coin et commence à se dire qu’en effet, il se pourrait bien qu’elle soit juste cinglée et non possédée. C’est là qu’on commence à trouver le temps long. La musique tente d’installer une gravité qui est relayée par des images insipides et Nell commence à croiser des personnes étranges qui s’amusent à la fixer dans la rue, sans rien faire. Au zoo, où son copain l’emmène en rencart, Nell fait peur à un singe et la nuit elle se touche le visage avant de léviter un court instant au-dessus de son lit. Il est à ce moment clair que le démon tente de reprendre contact. On le dit même amoureux. Amoureux de cette belle des champs. Un amour qui va à coup sûr mener le Monde à sa perte. C’est la prophétie qui l’annonce !

Enfilant les clichés avec une régularité et une conviction admirables, le réalisateur, Ed Gass-Donnelly, semble aussi s’amuser à ne rien montrer de manière frontale. Quand il y a de l’action, cette truffe détourne son objectif, sort de la pièce ou passe à autre chose, fuyant on ne sait pourquoi le centre névralgique de son intrigue de toute façon complètement moisie. Et au bout d’un moment, c’est franchement irritant. Pourquoi diantre le cinéma affiche un avertissement à l’intention des spectateurs trop jeunes (ou/et trop sensibles) si c’est pour que toutes les scènes susceptibles de remuer ne serait-ce qu’un peu, soit auto-censurées par un réalisateur complètement à côté de la plaque ? Si la jeune Megan du chef-d’œuvre de William Friedkin, L’Exorciste, marchait à quatre pattes dans une scène tétanisante, le réalisateur de ce gros navet fumant lui, marche carrément sur la tête ! Absolument pas taillé pour le job, il saborde en permanence le maigre potentiel de son long-métrage découlant des quelques bonnes idées qui faisait du premier volet un efficace divertissement horrifique. On nage en plein délire et au bout d’un moment, la blague tourne court.
Comment un tel truc peut atterrir dans les salles de cinéma alors que régulièrement des bons films se retrouvent privés d’une sortie digne de ce nom ? Mystère et boule de gomme. Probablement qu’encore aujourd’hui, le film de possession a la côte. Un phénomène qui risque de ne pas durer bien longtemps vu la quantité de bouses qu’on nous inflige régulièrement ces dernières années.

Quoi qu’il en soit, le fait que ce Dernier Exorcisme 2 soit une véritable purge, n’est pas une surprise. Ça sentait mauvais dès l’affiche, où la possédée en question, dans un exercice de contorsion digne du Cirque du Soleil, formait un 2 avec son corps. Le titre aussi est complètement naze, rappelant les belles heures de la saga Vendredi 13, qui annonçait dès son quatrième épisode qu’il s’agissait du Chapitre Final (à noter qu’il y eut encore 7 films après celui-là, sans compter le remake de 2009). Mais Vendredi 13 a toujours conservé un côté comique qui lui conférait une immunité certaine auprès des amateurs. Il y avait du sang aussi. Tout l’inverse de ce Dernier Exorcisme 2 qui n’est jamais drôle et étonnamment dénué d’hémoglobine ou de quelconques effets un peu gores ou cradingues. Les rares effets-spéciaux sont pourris et ringards. Rien de moins. Comme ce scénario vraiment bancal, riche en sursauts faciles. Un script pathétique et de surcroît complètement con, qui ne prend même pas la peine d’être cohérent. Dire qu’ils s’y sont mis à deux pour l’écrire… Deux types pour une succession bordélique de scènes à l’arrache, toutes plus navrantes les unes que les autres, il n’y a pas à dire, on est gâté !

Seule Ashley Bell, apparemment (et inexplicablement) concernée par toute l’affaire, livre une performance habitée (l’étoile de la note est pour elle). Malheureusement, cela ne suffit pas. Mieux vaut se rabattre sur ces nombreuses émissions télé dédiées aux phénomènes paranormaux. Au moins, elles ne durent pas si longtemps, on est pas obligé de payer et on peut toujours éteindre la télé. Là c’est impossible, alors franchement, le meilleur moyen de se préserver, est encore de rester à la maison.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Studio Canal


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