Mesurer le débit de la circulation d'une rue en se basant uniquement le bruit atmosphérique fournirait plus de précision et viserait à terme à améliorer l’urbanisme.
Pour mesurer avec précision les flux de circulation moyens ou intenses, il suffirait d'analyser les niveaux de bruit atmosphérique que ceux-ci produisent. Des chercheurs de l'Université de Grenade et de l'Université Carlos III de Madrid ont en effet créé à partir de cette méthode un système capable de faire la distinction entre le flux des voitures, des poids lourds, ou des deux-roues circulant sur une route en particulier. Un système de mesure de la circulation routière qui se révèle alors être plus précis que les méthodes utilisées jusque là. En effet, il a été prouvé que ces estimations quant au nombre total de véhicules présents sur une route donnée et une période très courte ont été réalisées avec une erreur maximale inférieure à 17%. Cela réduit alors l'erreur pour les estimations de flux de trafic provenant des enregistrements sonores effectués sur une période plus longue.
Une méthode alternative
Les résultats sont obtenus via l’utilisation d’un théorème de probabilité (méthode bayésienne), qui peut être développé dans un algorithme, afin d’automatiser le processus de prédiction. Ce système est un complément aux autres méthodes utilisées pour mesurer les flux de trafic. Comme par exemple la technologie de boucle magnétique, qui, enfouie sous la chaussée, détecte le passage des véhicules. Les informations sont collectées et transférées à un centre de gestion du trafic où elles sont agrégées. Une mesure du débit par caméra vidéo est aussi utilisée. Dans ces deux exemples, la méthodologie d’exploitation reste la même puisqu’elle se base sur des dispositifs positionnés de manière définitive sur l’infrastructure. Dans cette nouvelle méthode, l’échantillonnage enregistré à l’aide du compteur est transmis – sans fil- à un système informatique de comptage qui estime alors le flux de circulation. De plus, il peut être utilisé en temps réel et sans surveillance humaine.
En route vers la ville intelligente
La méthode résout les problèmes d’infrastructures coûteux, les compteurs pouvant être accrochés sur un lampadaire ou sur la façade d’une maison avec pratiquement aucun travail d'installation nécessaire au préalable. En tant que co-auteur de la recherche, Diego Pablo Ruiz Padilla, explique aussi que « cette méthode peut être utilisée pour contrôler le type de trafic autorisé dans certaines villes ou zones urbaines ». Par exemple, pour restreindre les poids lourds sur certaines routes mais aussi pour obtenir des informations supplémentaires pour la ville. Cela leur permettrait d’adapter leur urbanisme en pouvant planifier le nombre de places de stationnement disponibles pour les deux-roues ou en régulant plus efficacement les feux de circulation. Étudier la circulation et son impact sur les habitants de la zone urbaine serait alors un pas de plus vers la ville intelligente, qui met en place de nombreux dispositifs pour améliorer le quotidien des citoyens, notamment dans les transports.