Ce vendredi, je vous refais une chronique BD. Après la science-fiction et les délires mystiques avec l’Incal, place à un récit plus sombre et psychologique : Peter Pan. Sombre ? Ne vous attendez en effet pas à lire une version bisounours à la Walt Disney. Cette œuvre de Régis Loisel en 6 tomes publiée entre 1990 et 2004 retrace la genèse de Peter pan telle qu’il la voit et l’histoire se situe donc avant la version originale de Sir Barrie.
Le premier tome nous lance d’emblée dans une des parties les plus obscures de l’aventure. Loisel nous fais parcourir, en compagnie de Peter, les ruelles sombres et brumeuses ainsi que la misère d’un Londres victorien à la Dickens. Entre une mère alcoolique et Jack l’éventreur derrière chacun de ses pas, le destin du jeune garçon ne sera pas rose et l’enfer que lui font vivre les adultes ne trouvera guère de répit. Les dessins très crus et marqués ne laisseront pas de marbre. C’est noir, sanglant et loin de tout ce que l’on pourrait s’attendre en pensant à Peter Pan. L’aventure se poursuivra entre le monde imaginaire et le monde réel mais les dangers n’en seront pas moins grands. Il y rencontrera des amis mais aussi nombre d’ennemis et deviendra alors le pivot de la lutte entre les habitants de l’ile et les pirates menés par le Capitaine Crochet. Le Peter têtu, capricieux et naïf tranche avec l’image du héros courageux et prêt à se sacrifier qu’on a l’habitude de voir. Ses défauts seront d’ailleurs exploités par les différents protagonistes de l’aventure. Les espoirs de chacun se cristalliseront alors sur Peter qui sera longtemps manipulé avant de trouver une voie qui lui corresponde.