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The place beyond the pines

Publié le 17 mars 2013 par Prland

Ce billet ne va presque pas parler du film de Cianfrance que j’ai vu cette semaine. Mais comme je ne comprends pas ce titre (qui serait lié à la ville où l’histoire se déroule), je me suis dit qu’il pouvait très bien s’adapter à ce qu’il a provoqué chez moi, dans ce processus assez rare qui m’étonne toujours.

Il y a 3 grandes catégories de films qu’on aime beaucoup.

Il y a ceux qu’on aime tout de suite et pour longtemps. Ceux qui vous marquent toute une vie. Ils sont heureusement nombreux. Dans la catégorie, pour ne pas citer que des films évidents, il y aurait pour moi la plupart des films d’Alan Parker (Birdy, Angel Heart…) et de Tim Burton (Big Fish !), la plupart des films de la bonne époque d’Adjani (L’année prochaine si tout va bien, L’été meurtrier, Camille Claudel…), la grande époque de Lelouch (de Partir, Revenir à La belle histoire), Shining, L’armée des 12 singes, La bûche, Le silence des agneaux, Fight Club, Nikita, Titanic, les sagas Alien et Terminator, Benjamin Button… (il y en a des centaines que je regretterai de ne pas avoir cité ici)

Il y a ceux qu’on aime et qu’on oublie assez vite. Je classerais ici dans mon cas Gladiator, Amélie Poulain, Avatar, Subway, Taxi Driver, tous les films de Woody Allen, Kill Bill et tous ceux que j’ai donc vraiment oublié…

Et il y a enfin la catégorie de ceux qu’on déteste en sortant de la salle de cinéma avant de finir par les aimer, plus ou moins vite, pour différentes raisons. Etrangement, ce sont souvent des films qui m’ont d’abord prodigieusement agacé. Il y a ici à peu près tous les films de Lars von Trier (Breaking the waves, Dancer in the dark…). Les lois de l’attraction ou Kaboom m’ont ainsi tous les deux parus prétentieux et faussement intellectuels à première vue. Mais je me souviens encore de chaque scène plusieurs années plus tard. Dans un autre genre, District 9 m’avait semblé aussi ridicule que ce à quoi je m’attendais avant d’entrer dans la salle. J’ai fini par être marqué par ce film.

C’est donc exactement ce qu’il vient de m’arriver avec The place beyond the pines.

The place beyond the pines

En sortant, j’étais très agacé par la longueur du film, par les 3 séquences très inégales, les quelques personnages ratés, la noirceur désespérée, des moments inutiles comme pour équilibrer les 3 séquences, un maquilleur qu’il faudrait mettre en prison pour avoir aussi mal vieilli les acteurs et infligé des tatouages aussi ridicules à Gosling et la participation à ce pari incroyable que semble s’être lancé tout Hollywood : comment se rapprocher de 3 heures de films plutôt que 1h30 ? (à qui il faut écrire pour faire stopper immédiatement cette tendance ??).

Oui mais voilà, dès le lendemain, notamment en croisant les affiches placardées dans Paris, j’ai repensé au très beau et long plan séquence d’ouverture, à la BO enivrante, au climax de la fin de première séquence, à Bradley Cooper finalement pas si mauvais que ça dans certaines scènes, à Eva Mendes belle même enlaidie et à la puissance émotionnelle de quelques moments clés.

The place beyond the pines

Et il y a Ryan Gosling. Ce type qui a tendance à jouer toujours le même rôle (retrouvez le après Blue Valentine et Drive…), qui semble capable d’une seule expression faciale, qui compose avec un physique pas simple en surgonflant ses muscles et blondissant ses cheveux. Mais c’est celui qui au final réussit à rendre attachant des personnage complexes, à pleurer mieux que n’importe quel autre acteur masculin à l’écran, à jouer d’un charisme hallucinant malgré son regard a priori vide et sans âme. Il est celui qui m’a finalement fait comprendre que je devrai revoir ce film, dans quelques mois, quand l’été sera passé.


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