L’image est en permanence retouchée, pour ne pas se figer sans doute. Une peinture tremblée répétant des photos de mariage, une mosaïque transposant une photo de deux frères, Adrian Paci cherche peut-être à garder le souvenir de ces moments qui sont à la fois perdus et sublimés, sublimés parce que perdus. La photo ne suffit pas à rendre compte de cette perte. L’artiste ancre son travail dans le contexte politique, social, humain de l’exil, des vies de transit, comme l’indique le titre de l’exposition (photos, peinture, mosaïque, vidéos). Ainsi le Centre de rétention provisoire n’est qu’un escalier d’embarquement… sans avion. La Rencontre renverse la notion d’accueil, le seul personnage fixe étant Adrian Paci lui-même, serrant les mains de tous les autres, dans une ronde dont pourtant il ne fait pas partie ; on entend le chant d’une pleureuse de veillée funèbre, c’est une autre vidéo, mais le défilé des serreurs de main semble aussi celui de condoléances…

