"La jeune femme soupira. Un instant, elle se demanda si l'obligatoire évasion de la capitale valait vraiment un séjour dans ce petit coin d'enfer. L'espèce d'entêtement frénétique avec lequel vingt-cinq mille voyageurs, ce soir-là, se ruaient vers les trains, lui avait causé un sentiment de panique. En les voyant, valises aux mains, foncer sur les portillons, les contrôles d'accès aux quais, elle avait pensé au déchaînement imbécile des bisons dans la prairie. Et encore, c'était le troisième jour consécutif, car le 31 juillet tombait justement un lundi. Le samedi, elle avait lu, dans les journaux, que cela avait été encore pire: toutes les gares de Paris avaient été prises d'assaut."
Éditions FLEUVE NOIR