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Zao Wou qui ?

Publié le 18 mars 2013 par Pagman

 

... Pauvre Zao Wou Ki. Lui qui aime tant cette France qui l'a accueilli en 1948, il se trouve désormais en Suisse, quasiment enlevé par sa troisième femme Françoise Marquet, ancienne conservatrice du Musée d'Art Moderne de la ville de Paris. Explication : Zao Wou Ki, maître de l'abstraction souffre depuis six ans de la maladie d'Alzheimer. Il n'a plus l'usage de la parole et se trouve dans un état de dépendance physique totale.

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En 2011, Jia Ling Zhao, fils de Zao Wou Ki, s'absente plusieurs mois pour organiser une exposition de son père en Chine. En décembre, sa sœur l'appelle pour lui annoncer que son père et sa belle-mère prévoient de partir vivre au bon air de la Suisse à Dully, près du Lac Léman. Jia Ling Zhao sait parfaitement qu'à 92 ans, son père ne veut pas quitter la France. Il y a son atelier depuis 46 ans, a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur et il est entré aux Beaux-Arts en 2002. La France, c'est sa vie. La femme de Zao Wou Ki invoque la pression fiscale, notamment en termes de droits de succession si d'aventure Zao Wou Ki devait décéder. Très avantageux pour JIa Ling Zhao car les droits passent de 40% à zéro. Ce qu'elle omet de dire, c'est qu'en Suisse, sa part à elle s'en retrouve doublée. Les échanges de mails se poursuivent pendant deux mois.

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Quand Jia Ling Zhao revient en France aux beaux jours, il découvre que la santé de son père va de mal en pis. Françoise Marquet étant à son tour en Chine, il emmène son père voir un neurologue. Le verdict est sans appel : Zao Wou Ki est dans un état de démence avancé. Il contacte sa belle-mère, tente à nouveau de la faire changer d'avis mais rien n'y fait, quelques jours plus tard, le couple s'installe en Suisse.

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Son fils demande immédiatement la mise sous tutelle de son père mais celui-ci ne résidant plus en France, le tribunal se déclare incompétent. Bim. Mais surtout, durant l'audience, Jia Ling Zhao découvre trois informations capitales : 4 jours avant, Françoise Marquet a déposé une demande de mise sous tutelle devant la justice suisse...et l'a obtenue.

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Ensuite, Françoise Marquet avait fait une demande de carte de séjour pour elle et son mari 7 mois avant, avec autorisation d'activité lucrative pour elle. Pas pour son mari. Elle est donc la seule à pouvoir vendre les tableaux de son mari en Suisse, tableaux qui ont tous été envoyés là-bas (entre 300 et 400 toiles d'une valeur de plusieurs centaines de millions d'euros dont elle refuse de fournir l'inventaire).

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Enfin, le fils de Zao Wou Ki découvre qu'une fondation a vu le jour deux mois plus tôt en Suisse. Une fondation Zao Wou Ki destinée à "gérer les droits de l'artiste et à promouvoir les œuvres du peintre". Et à les vendre, évidemment. Parmi les membre du conseil de cette fondation, Zao Wou Ki n'y figure pas. Son fils non plus, bien sûr.

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Depuis, Jia Ling Zhiao a déposé plainte pour abus de faiblesse. Et Françoise Marquet crie au dénigrement et dit au fils de Zao Wou Ki qu'elle et lui ne veulent plus le voir. Mais comme le pauvre Zao Wou Ki ne peut plus parler et qu'il ne sait plus trop qui il est, difficile de savoir ce qu'il en pense vraiment. S'il pense encore.

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L'ensemble des informations de ce billet est issu d'un excellent article de Sabrina Dufourmont sur Le Point Culture (car autant sourcer quand on le peut) et que vous pouvez retrouver ici : link


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